Le conseil municipal de Ville de Mont-Royal demande à la Caisse de dépôt et placement du Québec d'effectuer des changements majeurs à son projet de Réseau express métropolitain (REM) parce qu'il suscite des inquiétudes dans la population locale.

En raison de la proximité du corridor ferroviaire avec le quartier résidentiel voisin et de la très forte augmentation des passages de trains, des résidants de Mont-Royal réclament que la voie ferrée soit réaménagée en tranchée, et que cette tranchée soit recouverte, pour réduire les « nuisances visuelles ou sonores » qui affecteront la qualité de vie des riverains.

Sans les changements demandés, le conseil municipal estime « que l'acceptabilité sociale du projet est remise en question ».

Dans une résolution adoptée à l'unanimité, lundi soir, le conseil de Mont-Royal demande donc à la filiale de la Caisse, CDPQ Infra, « de revoir son projet afin de tenir compte des demandes exprimées » par le public, et « de créer un comité sur l'acceptabilité sociale du REM » formé de représentants du conseil, des citoyens et du bureau du projet du REM.

Il y a deux semaines, environ 300 citoyens de cette municipalité cossue de l'ouest de Montréal ont assisté à une rencontre de consultation publique pour en savoir davantage sur les impacts physiques qu'aura le projet dans leur municipalité.

Le REM est un futur réseau rapide de trains électriques autoguidés de 67 kilomètres qui empruntera l'infrastructure ferroviaire de l'actuel train de banlieue de Deux-Montagnes à travers la municipalité.

Alors que la ligne de train de banlieue entraîne un nombre de passages limités par jour, le REM offrira un service beaucoup plus fréquent, desservant trois antennes distinctes à partir du tunnel du mont Royal, en plein coeur du centre historique de la Ville. Le nombre des passages de trains quotidiens pourrait passer de 61 à environ 550 par jour, en 2022.

Les autorités municipales soulignent de plus les demandes de la population pour une passerelle piétonnière sur l'avenue Lazard, au-dessus des voies ferrées. Présentement, un passage à niveau permet de traverser le chemin de fer dans le prolongement de l'avenue Lazard. Avec l'implantation du REM, un train à haute fréquence autoguidé, tous les passages à niveau seront supprimés et tout accès à l'emprise ferroviaire sera interdit par une clôture.

Les résidants réclament donc la construction d'une passerelle piétonnière au-dessus des voies pour compenser la perte du passage à niveau.

Un communiqué émis par la Ville en fin de soirée lundi affirme qu'« il apparaît très clair que l'acceptabilité sociale de cet ambitieux projet ne semble pas exister à Mont-Royal. Le promoteur, CDPQ Infra, doit en prendre acte et doit venir s'asseoir avec la communauté et la Ville pour écouter ce qu'elles ont à proposer ».