Le Service incendie de Montréal (SIM) accélère la cadence pour tenter de recruter davantage de femmes et de membres des minorités visibles. Le quart de la cinquantaine de recrues qui seront embauchées en mai sera issu de ces groupes.

Le directeur du SIM, Bruno Lachance, fera le point mardi sur les efforts de son service pour être plus représentatif de la population montréalaise. Bien que le service s'attaque à ce problème depuis des années, les progrès sont bien minces. À l'heure actuelle, on compte à peine 29 femmes sur les 2360 pompiers, soit 1,2 %. C'est même moins qu'en 2012, où l'on en recensait 32. Le portrait n'est pas plus reluisant pour les minorités visibles : le SIM compte à peine 24 pompiers en faisant partie et 5 autochtones.

À noter, en plus des 29 pompières, le SIM emploie 155 autres femmes. La majorité (131) d'entre elles sont des cols blancs, tandis que les autres sont gestionnaires (12) ou professionnelles (12). Le Service reconnaît que davantage d'efforts doivent être déployés pour augmenter leur présence dans la « force d'intervention ».

Le SIM a ainsi décidé de mettre en place des mesures préférentielles pour favoriser l'embauche de candidats provenant des groupes sous-représentés. Ainsi, d'ici à 2021, on dit vouloir doubler le nombre de pompiers de ces groupes et le tripler d'ici à 2025.

RECRUTEMENT DIFFICILE

Le recrutement de femmes, de minorités visibles et d'autochtones sera difficile, malgré les campagnes menées pour rendre le métier attrayant pour ces groupes. Si les deux établissements d'enseignement d'où proviennent les recrues du SIM ont observé une hausse du nombre de demandes d'admission provenant de ces groupes, la quantité de candidatures demeure très faible.

L'Institut de protection contre les incendies du Québec (IPIQ) et le Collège Montmorency ont reçu cette année 40 demandes d'admission de femmes, contre 9 il y a deux ans. Au terme du processus de sélection, la présente cohorte compte 19 candidates sur un total de 324 élèves, soit 6 %.

Pour maximiser leurs chances d'attirer des candidats de ces groupes, le SIM a décidé de réviser ses tests pour « éliminer toute discrimination systémique ». Aussi, pour assurer le succès de leur intégration, on désignera une marraine ou un parrain afin d'accompagner les recrues. Enfin, le SIM a aussi entrepris des formations pour sensibiliser ses membres aux groupes sous-représentés. 

S'il voit d'un bon oeil les efforts déployés par le SIM, le conseiller municipal Marvin Rotrand estime que les objectifs manquent d'ambition. « Dans sept ans, moins de 7 % des pompiers vont faire partie des groupes sous-représentés. Ce n'est pas vraiment ce que les Montréalais ont en tête. Il faut en faire plus », estime l'élu.