Malgré des élections âprement disputées, Projet Montréal a réussi à terminer 2017 avec un important surplus dans ses coffres. À l'inverse, l'ancien parti de Denis Coderre a alourdi la dette qu'il traînait depuis 2013.

Les états financiers des partis municipaux rendus publics hier révèlent que Projet Montréal affichait un surplus de 185 000 $ au 31 décembre. Cette situation contraste grandement avec celle de 2013, alors que les quatre principaux partis s'étant affrontés à l'époque étaient ressortis endettés de cette année électorale.

Il faut dire que Projet Montréal a changé de stratégie financière depuis quelques années, évitant de s'endetter lors des élections et profitant des années entre les scrutins pour garnir ses coffres. La formation de Valérie Plante part ainsi avec une longueur d'avance à trois ans de la prochaine échéance électorale.

Les états financiers permettent également d'apprendre que Projet Montréal, qui a remporté les élections le 5 novembre, est de loin le parti comptant le plus de membres. Plus de 4000 personnes ont en effet adhéré à la formation en 2017, soit près de huit fois plus qu'Équipe Coderre.

DÉFICIT DE 223 000 $ POUR ENSEMBLE MONTRÉAL

À l'inverse, Équipe Coderre a terminé 2017 dans le rouge, bien qu'elle ait récolté 444 000 $ en dons, le meilleur résultat de tous les partis municipaux en 2017. La formation rebaptisée Ensemble Montréal depuis le départ de Denis Coderre a en effet fini l'année avec un déficit de 223 000 $ en raison de ses dépenses électorales élevées.

« La situation financière du parti n'est pas inquiétante, estime néanmoins Lionel Perez, chef intérimaire de la formation. Nous sommes passés à travers l'année électorale 2017 avec seulement 66 000 $ qui se sont ajoutés à la dette alors que la campagne électorale nous a coûté environ 1,5 million. C'est plutôt une bonne performance. » Bien qu'alourdie, la dette d'Ensemble Montréal demeure en effet moins élevée qu'au lendemain des élections de 2013.

Par ailleurs, Les difficultés financières se poursuivent pour Coalition Montréal, parti qui était ressorti des élections de 2013 lourdement endetté. La formation, qui a perdu son candidat à la mairie en pleine campagne et n'a fait élire qu'un seul candidat le 5 novembre, a alourdi son fardeau, alors que sa dette se chiffre désormais à 315 000 $.

Le comptable chargé de vérifier les livres du parti a émis des doutes sur l'avenir de la formation en raison de son lourd endettement. « Il existe un doute important relativement à la capacité du parti de poursuivre ses activités », peut-on lire dans les états financiers.

Enfin, bien qu'elle n'ait pas réussi à faire élire un seul de ses candidats, l'ancienne formation de Mélanie Joly, Vrai changement pour Montréal, peut à tout le moins se targuer de ne traîner aucune dette. En fait, la formation a même réussi à terminer 2017 avec un surplus de 44 000 $. Sans représentant à l'hôtel de ville, le parti a toutefois suspendu ses activités politiques depuis les élections.