La Ville de Longueuil devra verser une compensation financière de 2 millions de dollars pour obtenir un nouveau certificat d'autorisation du ministère de l'Environnement afin de permettre l'installation de l'usine de Molson dans une zone touchée par la réglementation en matière de milieux humides. Cela ne compromet toutefois pas le projet.

Lors de la séance du conseil municipal de demain, l'administration de la mairesse Sylvie Parent, soumettra aux élus des résolutions lui permettant d'aller de l'avant avec ce dossier important pour Longueuil. Une première résolution prévoit le paiement des 2 millions et une autre approuvera l'acte de vente entre la Ville et Molson pour le terrain dans l'arrondissement Saint-Hubert, non loin de l'Agence spatiale canadienne. Le coût de la transaction s'élève à 6,8 millions $. 

La mairesse Parent ne prévoit pas de résistance de l'opposition officielle qui détient la majorité des voix au conseil municipal. «C'est un projet qui a été adopté à l'unanimité. Et ce n'est pas une surprise pour l'autre équipe», indique Mme Parent.

C'est en janvier dernier que la Ville de Longueuil a appris que son certificat d'autorisation détenu depuis 2008 et lui permettant de faire du développement sur la vaste zone aéroportuaire, n'était plus valide. C'est qu'en juin 2017, le gouvernement du Québec a adopté la Loi sur la conservation des milieux humides. 

«La loi est venue modifier les paramètres et c'est ce qui nous oblige à verser une compensation», explique la mairesse. 

Du coup, le site choisi par Molson pour déménager ses installations montréalaises était visé. Rapidement, des discussions entre la municipalité et le ministère ont permis de dénouer l'impasse car Molson devait compléter sa vérification diligente le 9 mars. «Au ministère, on nous a donné la garantie que nous aurions la certification d'autorisation et nous avons une lettre écrite à ce sujet. En contrepartie, nous devons payer 2 millions et quelques poussières», affirme Sylvie Parent. 

Cette dernière n'a pas caché sa surprise de l'impact des nouvelles dispositions de la loi compte tenu de l'entente qui existait déjà. En effet, Longueuil avait déjà compensé le gouvernement pour avoir le droit de faire du développement : 53 hectares de terrain ont été remis. Maintenant, la Ville devra refaire des démarches pour chacun des projets pour lesquels elle avait déjà une entente. «Ça nous force à réfléchir mais aussi du côté du ministère. On est surpris par l'ampleur que ça prend et des délais que cela occasionne», souligne Mme Parent. 

La compensation de 2 millions $ sera retournée à l'agglomération de Longueuil pour la préservation environnementale.

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND LA PRESSE

Le futur site de l'usine Molson à Longueuil.