Devant le cafouillage des interventions sur l'autoroute 13 pendant la récente tempête, le maire Denis Coderre se dit prêt à ce que la Ville de Montréal prenne la responsabilité d'intervenir sur les routes relevant du gouvernement provincial lors des situations de sécurité civile. «Diversion», dénonce de son côté l'opposition à l'hôtel de ville, qui estime que la métropole a déjà cette responsabilité.

En point de presse aujourd'hui, le maire a souhaité que l'enquête externe déclenchée par le gouvernement sur les ratées survenues dans la nuit de mardi à mercredi se penche sur le partage des responsabilités sur le territoire de Montréal. «Qu'ils le vérifient, je suis prêt à le faire. Ce n'est pas la question de savoir qui est le plus fort, c'est d'être prêt», a dit le maire.

«Si par cohérence, par efficience arriver à un résultat plus rapide et enlever une séquence d'autorisation, c'est quelque chose qu'on peut envisager», a ajouté Denis Coderre.

Dans la nuit de mardi à mercredi, les responsables de la sécurité civile de Montréal estimaient avoir la situation sous contrôle alors que, à leur insu, des centaines de personnes se trouvaient coincées dans leur voiture sur l'autoroute 13. Les voies rapides traversant l'île relèvent du ministère des Transports, qui ne les avait pas avisés de la présence de ces naufragés de la tempête. Denis Coderre admet qu'une partie du cafouillage pourrait provenir des difficultés à départager les responsabilités.

Projet Montréal estime que le maire fait fausse route en se disant prêt à prendre cette responsabilité d'intervention : la Ville l'a déjà. «Montréal est déjà en charge de tout son territoire à partir du moment où la vie de gens est en danger. Il est faux de prétendre le contraire. Selon cette logique, on aurait un système d'urgence fédéral, un système d'urgence provincial et un troisième de compétence municipale. Et chaque fois qu'il y a une urgence, les politiciens se pointeraient du doigt parce que le bon palier n'est pas intervenu», a déploré le conseiller d'opposition Alex Norris.

L'élu estime qu'il y avait bien danger pour la vie. «Au milieu d'une tempête, sur une autoroute où des gens sont ensevelis depuis des heures, c'est une situation urgente qui requiert une intervention urgente.»

Enfin, Denis Coderre estime que la situation ne se compare pas à l'intervention des pompiers l'été dernier sur l'autoroute 40, ceux-ci étant intervenus rapidement. «Ce n'est pas pareil, il y avait un feu. Là, on parle d'une tempête de neige et c'est plus tard qu'on a appris qu'il y avait des voitures immobilisées.»