Le jeu de chaise musicale parmi les hauts fonctionnaires municipaux se poursuit : la Ville de Montréal a décidé de recruter la vérificatrice générale de Laval pour occuper ce poste névralgique pour les sept prochaines années.

Michèle Galipeau remplacera ainsi Jacques Bergeron, qui était en poste depuis juin 2009. Son mandat débute le 15 août et sera d'une durée de sept ans, soit jusqu'en 2023.

Mme Galipeau occupait depuis 2012 le poste de vérificatrice générale de Laval. Dans ses rapports, elle a notamment révélé que la troisième ville du Québec n'avait exercé aucun contrôle sur la consommation de carburant depuis 31 ans dans ses garages municipaux, ouvrant la porte au vol de carburant. « Le manque de rigueur administrative pendant 31 ans m'indigne, mais c'est conforme à ce que l'on a constaté dans bien d'autres dossiers », avait-elle déploré. Le dossier avait été confié au Bureau d'intégrité et d'éthique, qui relève du service de police, pour enquête.

En 2014, Michèle Galipeau avait aussi mis en évidence « l'improvisation » dans les transactions immobilières de Laval, affirmant que les documents de la Ville ne permettaient pas de justifier certaines ventes effectuées de 2010 à 2013.

Michèle Galipeau touchera un salaire de 210 000 $. Sa rémunération sera ensuite ajustée annuellement en fonction de l'indexation accordée aux cadres de la Ville de Montréal. Elle n'est pas admissible à un boni à la performance.

ENQUÊTE DE SÉCURITÉ

La Ville de Montréal a entrepris en février dernier le processus de remplacement de Jacques Bergeron. En plus de rencontrer un comité de sélection composé notamment du directeur général, Mme Galipeau a dû subir une enquête de sécurité.

Elle détient un baccalauréat en administration des affaires et a le titre de CPA-auditeur, CA. « Elle agit depuis plus de 20 ans à des postes de gestion au sein de grandes entreprises du secteur financier et du milieu municipal », indique un document remis aux élus, qui seront appelés à se prononcer sur son embauche à la réunion du conseil municipal d'aujourd'hui. Mme Galipeau est membre de l'Institut des vérificateurs internes et de l'Association des vérificateurs généraux municipaux du Québec.

Michèle Galipeau arrive alors que Jacques Bergeron déplore depuis plusieurs années la faible application de ses recommandations par la Ville de Montréal. L'administration Coderre s'en est défendue en disant que des correctifs ont été apportés pour la majorité de ses observations.