Après le jus de betterave, la Ville de Montréal se tourne maintenant vers le maïs pour faire fondre la glace sur ses trottoirs.

Le bon vieux sel de déglaçage utilisé pour rendre les trottoirs sécuritaires vit une petite révolution depuis quelques années. Certains arrondissements ont commencé à le mélanger à certains produits afin d'en améliorer l'efficacité.

«C'est pour le rendre beaucoup plus collant, alors le sel colle au sol. Au lieu de rebondir, il va rester sur place», explique l'ingénieur Michel Frenette, chef d'équipe responsable à la stratégie d'élimination de la neige à la Ville de Montréal. M. Frenette précise que le sel dit humidifié réagit aussi plus rapidement au contact de la glace qui couvre les trottoirs. L'ajout d'un enduit contribuerait également à en conserver l'efficacité plus longtemps - le sel «traditionnel» perd en effet son efficacité sous la barre des -10 ºC.

Odeur désagréable

Certains arrondissements ont mis à l'essai le jus de betterave comme produit pour humidifier le sel de déglaçage. Les gens peuvent se rassurer: si le jus de betterave tache beaucoup en temps normal, ce ne serait pas le cas pour le sel qui en est imbibé. M. Frenette affirme à tout le moins ne pas avoir eu de plainte à ce propos.

Le «sel de betterave» présente un inconvénient majeur: son odeur désagréable. «Quand on en épandait près d'une station de métro, ça collait sur les bottes, les gens rentraient le produit en dedans et il y avait une odeur de betterave à l'intérieur», explique M. Frenette.

Une entreprise tente actuellement de réduire l'odeur dégagée par ce sel, mais en attendant, les arrondissements ont abandonné le jus de betterave pour adopter un substitut, soit le résidu de maïs.

D'autres produits plus efficaces que le sel existent sur le marché, mais ils coûtent 10 fois plus cher. Les aéroports utilisent notamment des produits à base d'acétate de potassium pour déglacer leurs pistes, puisque ce produit réduit la corrosion, un problème important avec le sel.

Avec près de 10 000 km de voies routières à entretenir, Montréal dépense déjà 17,4 millions par an en sel, soit un peu plus de 10% du budget du déneigement.