La soirée a été houleuse, hier, à Outremont, quand les citoyens ont été appelés à se prononcer sur la révision d'un règlement qui pourrait élargir le droit des familles de confession juive à installer des cabanes provisoires pendant la fête de Souccot.

Les débats ont été si enflammés qu'un citoyen a dû être escorté par un agent de sécurité. Sans surprise, donc, l'arrondissement a annoncé qu'il ne prendrait pas de décision à ce sujet avant le mois de décembre.

Pendant les neuf jours que durent les fêtes de Souccot et du Chemini Atseret, les familles juives mangent (et dorment parfois) dans des cabanes ou des tentes (souccot) annexées aux maisons.

À Outremont, la réglementation actuelle permet l'installation de souccot pendant 15 jours, soit jusqu'à 3 jours avant les célébrations et trois jours après. Les services d'urbanisme d'Outremont, appuyés par la conseillère Mindy Pollak, ont proposé de modifier le règlement de zonage afin de faire passer les périodes précédant et suivant les célébrations à 7 jours. L'arrondissement de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce, qui abrite aussi une importante communauté juive, le permet.

Parmi les hommes portant barbes et papillotes et leurs consoeurs, plusieurs citoyens non juifs ont dénoncé la présence de souccot dans leur arrondissement. «C'est laid et c'est dangereux», a résumé une citoyenne, qui aimerait voir ces abris disparaître.

Tous les non-juifs ne se sont pas exprimés contre la présence de ces abris. «Je ne trouve pas ça joli, mais je ne trouve pas les citrouilles jolies non plus. Alors on devrait leur laisser le temps de démanteler leurs souccot», a dit une citoyenne.

«J'espère que vous ferez le même règlement pour Noël, parce que l'année passée, j'ai trébuché dans un arbre de Noël au mois de mars», a lancé avec ironie la cofondatrice des Amis de la rue Hutchison, Leila Marshy.