Son plat préféré? Le confit de canard. Ce qu'il aimerait faire dans une autre vie? «Faire partie d'un ordre religieux avec l'ambition de devenir pape.» Et l'amour, pour lui, est «le fondement même de notre société», a-t-il confié à un quotidien montréalais en 2005.

Gérald Tremblay n'avait d'ailleurs que 15 ans quand il a rencontré la femme de sa vie, Suzanne Tailleur. C'est avec elle qu'il passera les 55 années suivantes, alors qu'il sera tour à tour avocat, analyste financier, professeur, entrepreneur, ministre et enfin maire de Montréal.

«Sans Suzanne, je ne serais pas ce que je suis», a-t-il confié en 2006 au biographe Gérard Therrien, qui a rédigé un des rares articles sur la vie de Gérald Tremblay.

Père criminologue

Fils de Georges A. Tremblay, notaire criminologue, et de Rollande Forest, il est né à Ottawa le 20 septembre 1942. Il n'a que 4 ans quand sa famille déménage à Montréal, plus précisément à Notre-Dame-de-Grâce, où il demeurera pendant 25 ans. Il a trois frères: Michel, François et Marcel - qui a eu une brève carrière en politique municipale de 2001 à 2009.

En 1957, Gérald Tremblay rencontre celle qu'il appellera affectueusement «Suzanne, mon épouse» devant les journalistes et avec qui il adoptera deux enfants, les jumeaux Marie-Laurence et Georges-Étienne, qui ont aujourd'hui 29 ans.

En politique en 1989

Au collège, il est notamment centre arrière au football. Il obtient sa licence en droit de l'Université d'Ottawa en 1969 et est admis au Barreau du Québec en 1970. Deux ans plus tard, il obtient une maîtrise en administration des affaires de la Harvard Business School. De 1974 à 1977, il enseigne à l'École des hautes études commerciales puis dirige diverses sociétés. Avec sa femme, il fonde l'entreprise Dans un jardin, spécialisée dans les produits cosmétiques. Il vend l'entreprise en 1986.

Sa carrière politique commence en 1989 quand il est élu député libéral dans Outremont. Dans le cabinet de Robert Bourassa, il occupe les fonctions de ministre de l'Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie jusqu'en 1994. Son leitmotiv: développer le Québec autour de «grappes industrielles».

Au privé

Il revient au privé après sa démission comme député, en 1996, et siège notamment aux conseils d'administration des Boutiques San Francisco, des Tapis Peerless et de Rolland. En 2000, c'est le maire de Montréal lui-même, Pierre Bourque, qui redonne le goût de la politique à Gérald Tremblay: il le nomme président du comité responsable d'élaborer une politique de consultation publique pour la métropole.

Pierre Bourque s'en mordra les doigts le 4 novembre 2001: fort de l'appui des 28 villes de banlieue nouvellement fusionnées à Montréal, Gérald Tremblay le bat lors de l'élection à la mairie, avec 49,1% des voix.

Il sera réélu le 6 novembre 2005. Le 1er novembre 2009, malgré une série de controverses, dont celles entourant le projet Faubourg Contrecoeur et le contrat des compteurs d'eau, il obtient 37,7% des voix et est réélu à la mairie. Il promet alors de «faire le ménage».

Pour ses trois mandats, son parti - l'Union des citoyens de l'île de Montréal, devenu Union Montréal en 2007 - a obtenu la majorité des élus au conseil municipal.