Le système de corruption et de collusion décrit devant la commission Charbonneau est toujours en place à Montréal, selon quatre Montréalais sur cinq. Signe du désenchantement dans la métropole, une infime partie des répondants à un sondage CROP-La Presse croit que la situation est pire dans d'autres villes.

Pas moins de 84% des répondants au coup de sonde mené à la suite des révélations de Lino Zambito croient l'ex-entrepreneur quand il décrit un milieu de la construction gangrené par la collusion entre entreprises et la corruption de fonctionnaires et élus municipaux. À peine 5% d'entre eux estiment que le système mis en lumière n'est plus en place et a été enrayé.

«Les gens semblent résignés. C'est comme si, pour eux, le problème n'avait pas de solution. Dans la tête des Montréalais, le problème reste entier. Il y a une espèce de fatalisme», constate Youri Rivest, vice-président de CROP.

Seulement 16% des répondants préfèrent croire le maire Gérald Tremblay et estiment qu'aucun système de collusion et de corruption n'a pris le contrôle de l'attribution des contrats dans la métropole.

«Les Montréalais pensent que leur ville est la plus corrompue, ou à tout le moins aussi corrompue que les autres», constate M. Rivest. Quand la maison de sondage questionne les Montréalais sur la corruption à Toronto et à Laval, la majorité estime que ces villes sont aussi corrompues. Mais seule une faible minorité les voit comme plus entachées par des malversations.

Seul Québec semble résister au désabusement des Montréalais. Les deux tiers croient que la capitale est moins corrompue que la métropole.

Malgré l'indignation devant les problèmes de collusion et de corruption, la question de la mise sous tutelle de Montréal continue à diviser les citoyens. En effet, 51% des répondants disent aujourd'hui souhaiter voir le gouvernement prendre le contrôle de la gestion de la métropole, alors que 49% s'y opposent.