Le ministère des Transports a publié vendredi les rapports d'inspection des 35 structures qui composent les échangeurs Turcot et de La Vérendrye, ainsi que la partie surélevée de l'autoroute Ville-Marie et, sans surprise, celles-ci sont en mauvais état.

Les rapports démontrent que les mêmes défauts touchent la majorité des structures inspectées, ont indiqué les experts du ministère.

Par exemple, les rapports font état de fissures verticales ou horizontales aux chevêtres, ces poutres horizontales au-dessus des piles. Ils font aussi état de délaminage ou éclatement du béton et de corrosion des armatures sur les hourdis - plaques en béton armé - inférieurs et supérieurs des structures. De même, des panneaux renforcés en fibre de carbone devront être installés sur certaines parties de ces structures.

La cote générale est de 1, soit la plus mauvaise des quatre cotes possibles. Les experts du ministère affirment qu'il ne faut pas s'en étonner, puisque ces structures doivent être remplacées.

D'ici à ce que le futur échangeur Turcot soit construit, quelque 254 millions $ de travaux et interventions auront été réalisés. Le point culminant de ces interventions aura lieu en 2012-2013, avec 70 millions $ investis, puis la cadence diminuera jusqu'à la démolition.

La démolition des vieilles structures doit avoir lieu en 2018. Le nouvel échangeur Turcot est censé être construit d'ici 2017; les travaux de construction doivent d'ailleurs débuter en 2013. Il s'agit d'un vaste projet de 3 milliards $.

D'ailleurs, un appel de qualification sera lancé d'ici la fin de l'année pour permettre aux entreprises intéressées de démontrer qu'elles sont suffisamment solides financièrement pour mener à bien le projet et qu'elles ont l'expertise pour le concevoir et le construire. Après quoi, les trois meilleurs candidats seront invités à faire une proposition finale.

Au cours d'une rencontre avec la presse après la présentation du rapport, le ministre des Transports, Pierre Moreau, a admis que le vieil échangeur «est à la fin de sa vie utile» et qu'il doit donc recevoir «plus d'attention», plus d'interventions et de réparations.

Il a tenu à se faire rassurant, affirmant que ces énormes structures étaient «les plus inspectées au Québec, voire au Canada» et que le ministère faisait tout pour qu'elles demeurent sécuritaires jusqu'à leur démolition.

Le ministère a d'ailleurs indiqué qu'il devra fermer complètement la bretelle qui mène de l'autoroute 15 en direction nord à l'autoroute 720 en direction est, à compter de la nuit de vendredi à samedi, afin de réparer un élément détérioré de la structure.

Ces structures ont été construites en 1967 et une partie en 1970 et elles nécessitent généralement des réparations majeures après une trentaine d'années. Or, à l'époque, «le gouvernement aurait dû réinvestir et ça n'a pas été fait», a souligné le ministre Moreau, pour justifier l'importance des travaux nécessaires aujourd'hui, 254 millions $, alors que les structures doivent être démolies.

L'échangeur Turcot et ses voisins comptent 35 structures, totalisant 18 kilomètres et 10 000 éléments à inspecter.