La firme espagnole Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles (CAF) a sollicité une rencontre avec le ministre des Transports, Sam Hamad, pour le convaincre de renoncer à conclure une entente de gré à gré avec Bombardier-Alstom pour le remplacement des voitures du métro de Montréal. Mais le ministre a informé la firme qu'il n'assisterait pas à cette réunion, hier.

La Presse a révélé jeudi que le gouvernement Charest avait demandé à la Société de transport de Montréal (STM) de retarder de sept jours le lancement d'un appel d'offres international pour la fourniture des nouvelles voitures du métro. Québec, qui souhaite mettre fin à un embarrassant feuilleton qui dure depuis quatre ans, profite de cette suspension pour négocier directement une entente avec le consortium Bombardier-Alstom.

Le gouvernement Charest adopterait une loi d'exception pour éviter que l'attribution d'un contrat gré à gré n'entraîne une longue contestation juridique.

CAF s'était qualifiée en vue de l'appel d'offres que s'apprêtait à lancer la STM. Lorsque l'entreprise a été informée du revirement, elle a immédiatement demandé une rencontre avec un représentant du gouvernement Charest.

Le ministre a d'abord accepté de rencontrer des dirigeants de l'entreprise, qui viendront expressément de Madrid. Mais il les a informés hier après-midi qu'il ne serait pas de la réunion, a confirmé le porte-parole de CAF, Philippe Roy.

«Depuis longtemps, on souhaitait rencontrer le gouvernement du Québec et la STM, a-t-il affirmé. Ils nous ont toujours dit qu'ils refusaient parce qu'ils voulaient rester neutres en raison de l'appel d'offres. Maintenant, on comprend qu'ils discutent avec une partie sans parler avec l'autre.»

Jesus Esnaola, le directeur général des affaires internationales de CAF, et Julen Barrutia, le directeur régional, viendront quand même à Montréal dans l'espoir de rencontrer un représentant élu du gouvernement. On les a informés que des attachés politiques du ministre Hamad assisteraient à la rencontre de lundi.

«La rencontre n'est pas annulée», a d'ailleurs souligné le porte-parole du ministre Hamad, Alexandre Boucher, sans commenter davantage.

M. Roy souligne que le constructeur québécois a vendu 186 voitures de métro à la Toronto Transit Commission pour 386 millions de dollars, soit un peu plus de 2 millions par voiture. Les voitures du métro de Washington ont coûté environ le même prix.

«On a toujours dit qu'un appel d'offres allait permettre de ramener les prix aux prix du marché», a-t-il affirmé.