Au moins 21 000 Canadiens mourront cette année de maladies causées par la pollution atmosphérique. Un rapport publié hier par l'Association médicale canadienne (AMC) révèle que la mauvaise qualité de l'air ne touche pas seulement des grandes villes comme Pékin, Mexico ou New Delhi.

«Le Canada est réputé pour ses espaces verts et son air pur. Pourtant, la pollution atmosphérique y tue des milliers de personnes chaque année», a déclaré le futur président de l'AMC, le Dr Robert Ouellet.

La majorité des décès associés à la mauvaise qualité de l'air résulte d'une exposition chronique à un air vicié. «Les médecins voient déjà les effets de la pollution atmosphérique. Elle cause des problèmes respiratoires et cardiovasculaires, surtout chez les personnes âgées», a expliqué le Dr Ouellet.

Crises d'asthme, bronchite, cancers, arrêts cardiaques... La pollution peut causer plusieurs troubles. Les épisodes de pollution aigus entraînent également des décès. Plus de 3000 personnes mourront cette année après avoir été exposées brièvement à des concentrations très élevées de polluants atmosphériques.

Deux provinces sont déjà plus touchées que les autres: le Québec et l'Ontario. «Ces deux provinces reçoivent 70% plus de polluants que la moyenne canadienne», a souligné le Dr Ouellet. La principale raison est que les polluants produits dans les États du Midwest américain voyagent de ce côté-ci de la frontière.

«Le Québec et l'Ontario possèdent aussi plusieurs quartiers industriels», a ajouté l'actuel président de l'AMC, Bryan Day.

Alors que la situation est alarmante, l'AMC reconnaît qu'il est difficile de se protéger contre les effets de la pollution de l'air. «Va-t-on tous se mettre à porter des masques? Je ne crois pas», a dit le Dr Ouellet. Il suggère toutefois aux personnes à risque de contracter une maladie cardiaque ou respiratoire de modifier leurs habitudes de vie afin d'améliorer leur état de santé.

Selon les chercheurs de l'AMC, au moins 700 000 Canadiens mourront d'ici 2031 à cause de la mauvaise qualité de l'air. Et de plus en plus de gens se rendront à l'hôpital ou chez leur médecin pour se plaindre des effets de la pollution atmosphérique. Si bien qu'en 2031, les dépenses en santé liées à la pollution atmosphérique atteindront les 300 milliards.

En publiant ce rapport, l'AMC veut attirer l'attention des autorités sur les coûts importants engendrés par la pollution atmosphérique. «On entend souvent dire que prévenir la pollution coûte cher. Nous prouvons que ne rien faire coûte aussi très cher», a conclu le conseiller pour l'AMC en santé et environnement, le Dr Ted Boadway.