Seulement 30 femmes ont accepté de porter les couleurs de la Coalition avenir Québec (CAQ) durant la présente campagne électorale, soit à peine 24 pour cent de ses 125 candidats.

Des trois grands partis, la CAQ de François Legault se classe donc bon dernier au chapitre de la représentation féminine, selon une compilation effectuée par La Presse Canadienne, mardi.

C'est le Parti libéral du Québec (PLQ) qui prend la tête du peloton, avec 46 candidates, soit une proportion de 37 pour cent de son équipe de 125 candidats.

Ainsi, l'équipe de Jean Charest a réussi à augmenter de cinq points la proportion de femmes candidates défilant sous sa bannière durant la présente campagne. Il s'agit d'un bond de 32 à 37 pour cent, de 2008 à 2012.

La situation est bien différente au Parti québécois. Force est de constater que le sexe du chef compte peu pour établir l'équilibre, car même si Pauline Marois est aux commandes, le PQ n'est pas en mesure de pavoiser, quand on examine son équipe sous l'angle de la proportion hommes-femmes.

Loin de marquer des points, de 2008 à 2012, le PQ a accusé un recul, voyant la proportion de candidatures féminines chuter de 31 à 27 pour cent, avec un total de 34 candidates sur les rangs.

Ces chiffres et pourcentages illustrent à quel point, dans un parti ou l'autre, la politique fait encore peur aux femmes, qui hésitent à faire le saut. Ils indiquent aussi qu'encore aujourd'hui, pour tous les partis, il est plus difficile de recruter des femmes.

Dans le cas de François Legault, il a beau promettre un «grand ménage» au Québec s'il prend le pouvoir, il semble que son coup de balai n'aura pas pour effet de dépoussiérer la place dévolue aux femmes au sein du gouvernement, avec seulement 24 pour cent de candidates.

Une telle performance est-elle acceptable pour un nouveau parti qui prétend incarner le changement? En entrevue, la présidente de la CAQ, Dominique Anglade, convient qu'il y a un malaise.

«J'aimerais ça vous dire qu'on en a plus (de femmes). C'est clair, je le reconnais», a dit la candidate du parti dans Fabre, lors d'une entrevue téléphonique.

Elle explique la troisième position de son parti par le fait que le goût du risque en politique serait moins présent chez les femmes.

«Les femmes prennent toujours des risques calculés, beaucoup plus calculés qu'un homme», estime Mme Anglade, une des candidates-vedettes de la CAQ.

Et «avec un nouveau parti, le niveau de risque est plus grand», ajoute-t-elle pour appuyer sa thèse.

Malgré cela, elle soutient qu'un effort réel a été fait ces derniers mois par M. Legault pour recruter davantage de femmes. Car «François Legault est très sensibilisé à cette question-là», estime Mme Anglade, en énumérant les noms de plusieurs candidates de talent au sein de l'équipe et de femmes aux postes-clés dans l'entourage du chef.

Mme Anglade se dit persuadée que le faible nombre de candidates n'aura pas d'impact sur la place des femmes au sein d'un éventuel gouvernement Legault.

«Je n'ai aucun doute qu'un gouvernement Legault aurait un nombre de femmes très important au sein d'un cabinet», a-t-elle dit.

La performance de la CAQ en 2012 est quand même une amélioration par rapport à son ancêtre, l'Action démocratique (ADQ) de Mario Dumont, qui n'avait pu faire mieux qu'une proportion de 20 pour cent de candidatures féminines lors du scrutin de 2008.