En Montérégie, nombreux sont les puits de surface, qui pourraient fort bien avoir été contaminés. Il faudra impérativement en faire analyser l'eau, prévient Karl Weiss, microbiologiste et infectiologue à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont. Normalement, ces puits sont bien isolés, mais il y a de forts risques pour que l'eau qui charrie les excréments des animaux qui paissent dans les champs ait amené son lot de coliformes fécaux dans ces installations.

Les risques que des parasites et des bactéries contaminent les puits sont bien réels et le seront d'autant plus avec le temps chaud qui approche. «Les bactéries n'aiment pas le froid. Quand la température va monter et l'eau des puits avec elle , les bactéries vont proliférer», dit le Dr Weiss.

Le ministre de la Sécurité civile, Robert Dutil, a quant à lui rappelé aux sinistrés que l'eau des puits artésiens est contaminée et qu'il ne faut pas la consommer: «Seules les personnes dont les maisons sont connectées au réseau local peuvent boire leur eau. Ceux qui ont un puits devront attendre.»

Les propriétaires de puits savent bien, cependant, que rien n'est irrémédiable. Il suffit de faire analyser l'eau, puis d'y injecter les bons produits selon, notamment, des recettes éprouvées par le ministère de la Sécurité publique.

Au centre de santé et de services sociaux Haut-Richelieu-Rouville, on assure que personne n'a encore été traité pour avoir consommé de l'eau contaminée. Aucune réaction cutanée n'a non plus été signalée.

Mais Pierre Cousineau, conseiller municipal de Saint-Paul-de-l'Île-aux-Noix, a noté deux cas mineurs de contamination par l'eau sur son territoire jusqu'à maintenant.

Le ministre Dutil a reconnu que la remise en état des puits artésiens et la purification de l'eau seront «l'une des étapes les plus compliquées» du nettoyage.

Le ministère de la Sécurité publique, de concert avec les municipalités touchées et différents organismes, est en train de peaufiner les derniers détails du plan de reconstruction. Les détails seront connus dans quelques jours.