Martin «Ahmad» Rouleau se rendait à la Mosquée al-Iman de Saint-Jean-sur-Richelieu «trois fois par semaine à peu près», mais avait cessé de la fréquenter depuis deux mois, selon le président de l'association qui gère le lieu de culte.

Au moins un agent de la GRC fréquentait la même mosquée et avait Rouleau à l'oeil, a ajouté Abdel Hamid Bekkari. Cet agent - d'origine marocaine -«habite à Saint-Jean avec nous», «a parlé plusieurs fois» à Martin Rouleau et «avait son dossier». Il n'a toutefois pas voulu l'identifier. Cette information est confirmée par deux autres fidèles.

Rouleau priait à la seule mosquée de Saint-Jean depuis un peu moins d'un an, selon M. Bekkari. Il était souvent là le matin pour «la prière de l'aube».

M. Bekkari dit ne pas avoir détecté de changement dans l'apparence physique de Rouleau ou dans la teneur de son discours. «Je n'ai rien constaté», assure-t-il, sinon qu'il portait la barbe.

Même s'il fréquente chaque jour sa mosquée, le père de famille jure d'ailleurs ne pas «être un ami personnel» de M. Rouleau et avoir même appris son nom de famille aujourd'hui. «On lui disait "bonjour", on était poli comme avec tout le monde, a-t-il dit. Je ne sais même pas ce qu'il fait comme job.»

«C'est un lieu où tout le monde peut venir. [...] La porte est ouverte à tout le monde, a ajouté M. Bekkari. Des Québécois [converti] il y en a à peu près trois ou quatre.»

La mosquée al-Iman n'a pas d'imam. Les célébrations sont présidées en alternance par des fidèles. Elle est située dans un local commercial du boulevard du Séminaire, une artère importante à Saint-Jean. Les femmes entrent par l'avant, alors que les hommes prennent la porte arrière, selon un panneau installé sur le bâtiment.

Condamnation «à 100%»

L'homme se dit abasourdi par les évènements, «une autre claque» pour la communauté musulmane. Il dit les condamner «à 100%».

Les fidèles «sont inquiets» de ce qui s'est passé aujourd'hui. «Le monde appelle pour savoir si c'est bien lui.»