Les équipages utilisent une expression anglaise pour désigner ces courtes escales où l'avion atterrit et se vide de tous ses passagers avant de repartir avec de nouveaux passagers à bord: un «hot turnaround».

«Entre le moment où l'avion est stationné dans les cales et celui où il décolle, il y a une heure, top chrono», explique Daniel Cormier, chef services avions, procédures et formations chez Air Transat. «Le débarquement complet des passagers prend entre 20 et 25 minutes. Le ménage de l'appareil, lui, doit se faire en 20 minutes maximum dans un Airbus 330 ou 15 minutes dans nos autres appareils plus petits. En cas de retard, chaque minute doit être justifiée.»

La liste de ce qui doit être fait pendant ces 20 minutes est imposante. «Les ceintures doivent être recroisées sur les sièges, les tablettes sont lavées tout comme les portes des compartiments à bagages, les pochettes des sièges sont vidées et la littérature de chaque pochette est replacée.» L'ordre importe ici: la carte de sécurité de l'appareil doit toujours être à l'avant. Le reste des magazines et menus est glissé dans une pochette de plastique.

Le tapis du plancher est passé à l'aspirateur et les surfaces sans tapis sont passées au balai puis à la vadrouille. Les espaces de travail des agents de bord sont aussi nettoyés, notamment les fours et réfrigérateurs, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur.

Et les toilettes? Elles sont désinfectées de fond en comble - miroir, cuvette, lavabo, table à langer, murs et portes. Un remplissage du matériel, comme le savon ou le papier essuie-mains, est aussi effectué.

En général, une dizaine de personnes - pas des employés d'Air Transat, mais des sous-traitants, toujours, même pour les aéroports canadiens - doivent réussir à cocher chaque point de cette liste en 20 minutes. «C'est du travail rapide et très précis. Ils n'ont pas le temps de jaser», lance M. Cormier.