(La Mure) Le petit train touristique de La Mure (Isère), qui serpente sur une ligne à voie étroite ouverte en 1888, a accueilli de nouveau mercredi des voyageurs après 11 ans de fermeture.

Après trois ans de travaux, une version raccourcie de l’itinéraire historique permet aux voyageurs de relier le plateau de la Matheysine, où étaient situées les mines de charbon à l’origine de la création du train, et le lac du Montenard, étendue d’eau bleu turquoise coincée au milieu des montagnes.

La ligne inaugurée à la fin du XIXe siècle permettait au charbon local d’être acheminé jusqu’au réseau ferré national, 600 mètres en contrebas, dans la vallée de Grenoble.

En 1903, une portion de la ligne était électrifiée en courant continu à haute tension, une première mondiale.

La ligne ouverte mercredi au public, avec plusieurs semaines de retard, fonctionne avec ce même système électrique et une locomotive de 1933, fraichement rénovée.

« C’est un moment d’émotion » pour Marc Guillot, président de l’association gestionnaire de la Mine Image, musée de l’histoire minière locale.

« J’étais un enfant qui vivait dans le quartier et ce train rythmait notre quotidien », se souvient-il, assis dans un des wagons du premier trajet ouvert aux visiteurs. « Il y avait 17 rotations (quotidiennes) au moment fort de l’activité » minière, rappelle-t-il.

L’exploitation de l’anthracite est arrêtée définitivement en 1997, mais la circulation du train s’est poursuivie pour les touristes jusqu’à un éboulement en 2010.

On peut voir, peu après le départ de la gare de La Mure, entièrement rénovée, les bâtiments du dernier puits en activité avec son chevalement, haute structure métallique caractéristique de l’exploitation de la houille.

Le tortillard rouge, dont la vitesse de pointe ne dépasse pas 30  km/h, trouve en 40 minutes son terminus au-dessus de la vallée du Drac et permet aux visiteurs d’accéder à un belvédère qui donne sur le barrage EDF et le lac artificiel du Monteynard-Avignonet, prisé des amateurs de voile.

« Cet équipement touristique permettra de participer à l’attractivité de cette belle région », a déclaré dans un communiqué Jean-Pierre Barbier, le président (LR) du département de l’Isère, principal financeur de la rénovation à hauteur d’une trentaine de millions d’euros.

Le département a confié l’exploitation de la ligne, qui transportait avant 2010 environ 70 000 voyageurs par an, à l’entreprise Edeis, dont l’activité principale est la gestion d’aéroports régionaux.