Cassoulet sur la Tour Eiffel, cuisine «bio» à Biarritz (sud-ouest), banquet provençal de chefs étoilés en Avignon (sud): la France lance vendredi sa première Fête de la Gastronomie sur les traces de la Fête de la musique lancée il y a une trentaine d'années et devenue mondiale.

L'idée s'est concrétisée après le classement du «repas gastronomique français» au patrimoine immatériel de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) en novembre 2010.

Il fallait «se montrer digne de cette reconnaissance de la gastronomie française», a expliqué à l'AFP le secrétaire d'Etat au Tourisme, Frédéric Lefebvre.

Le gouvernement a ainsi décidé de s'inspirer du modèle de la Fête de la musique, instituée le 21 juin 1983 par le pouvoir socialiste de l'époque, pour faire du 23 septembre «le rendez-vous annuel de la cuisine et des arts de la table français».

Comme cette Fête de la musique, qui a largement fait école à l'étranger depuis sa création, «il faut que celle-ci soit un grand rendez-vous populaire qui associe aussi bien les Français que les touristes», poursuit le ministre.

Cette première édition, dédiée à la «terre», a enregistré «plus de 3000 initiatives labellisées», dans la restauration traditionnelle et collective ou dans les filières agro-alimentaires et viticoles.

Mais le gouvernement table sur un plus grand nombre d'initiatives spontanées. «Cette fête sera une réussite quand elle nous échappera comme la Fête de la Musique», souligne M. Lefebvre.

Journée portes ouvertes des Safraniers de France, ateliers de cuisine ou bibliothèques gourmandes..: le programme des festivités de l'opération, organisée par le ministère du Tourisme en partenariat avec ceux de l'Education, de l'Agriculture, des Solidarités, de la Culture, est consultable sur le site www.fete-gastronomie.fr.

Dans le Vaucluse (sud), une dizaine de chefs dont certains étoilés comme Christian Etienne, vont concocter pour 550 convives un menu provençal à 15 euros servi sur l'esplanade du Palais des Papes d'Avignon.

A Paris, on pourra déguster un gigantesque cassoulet languedocien au premier étage de la Tour Eiffel, et le microcosme gastronome participera à un «dîner littéraire» dans les salons du Procope, une célèbre brasserie de Saint-Germain des Prés.

Ailleurs l'organisation caritative Fondation Abbé Pierre et le Centre européen des professions culinaires (CEPROC) seront aussi partenaires le temps d'un déjeuner servi à des chômeurs en fin de droits, des mères isolées ou des sans domicile fixe.