(Bangalore) Des vedettes indiennes appellent à boycotter les plages paradisiaques des Maldives, en réponse à des remarques désobligeantes envers le premier ministre indien Narendra Modi formulées par trois vice-ministres de l’archipel.

Le tourisme représente un tiers de l’économie de l’archipel des Maldives, composé de 1192 petites îles coralliennes qui s’étendent sur environ 800 kilomètres dans l’océan Indien.

Et les Indiens constituent le premier contingent de touristes étrangers aux Maldives, où se rendent régulièrement starlettes indiennes et influenceurs.

Le président des Maldives, Mohamed Muizzu, avait suspendu dimanche de leurs fonctions trois vice-ministres du ministère de la Jeunesse, qui avaient qualifié M. Modi sur les réseaux sociaux de « clown » et de « terroriste ».

Le 4 janvier, M. Modi, posant avec masque et tuba, avait publié sur les réseaux sociaux un message faisant l’éloge des « plages immaculées » des îles indiennes de Lakshadweep, situées à environ 130 kilomètres au nord des Maldives.

La suspension des trois vice-ministres, dans l’attente d’une enquête, n’a pas suffi à dégonfler le couac diplomatique.

« Pourquoi devrions-nous tolérer une telle haine non provoquée ? », s’est interrogé lundi Akshay Kumar, un célèbre acteur indien, sur X dont le message a été consulté 6,5 millions de fois.

« Je me suis rendu à de nombreuses reprises aux Maldives et j’ai toujours été élogieux, mais la dignité avant tout », a-t-il ajouté en demandant aux Indiens de « soutenir leur propre tourisme ».

Le vice-capitaine du cricket indien, Hardik Pandya, s’est déclaré « extrêmement triste de voir ce qui se dit sur l’Inde », en précisant qu’il réserverait ses prochaines vacances sur une plage indienne.

EaseMyTrip, une plateforme de réservation en ligne de voyages représentant près de 10 % de ce marché en Inde, a décidé pour sa part de suspendre toutes ses réservations de vols vers l’archipel.

La principale organisation du tourisme des Maldives a fermement condamné dans un communiqué les propos des vice-ministres, en appelant à la préservation de « la relation étroite entre les deux nations ».

L’archipel des Maldives occupe une place stratégique dans une zone géographique très convoitée dans l’océan Indien, se situant sur l’une des routes maritimes les plus fréquentées du monde.

Son président avait été élu en septembre en promettant d’expulser une unité de forces militaires indiennes qui y effectue des patrouilles aériennes. L’Inde a accepté début décembre de retirer ce contingent des Maldives.