Il y a des résolutions impossibles à tenir. Par exemple, quand j'arrive en Europe, peu importe où, je m'astreins à faire une petite sieste. C'est ma manière de survivre au décalage horaire. J'ai bien tenté d'appliquer la recette à Athènes. Impossible. Tu es enfin ici, fille, tu vas en profiter. Bernard Brault avec ses appareils photo et moi avec mon calepin avons ainsi commencé notre longue marche dans la métropole hellénique.

Jour 1

14h

Vers l'Acropole


Nous prenons la direction de l'Acropole, histoire de faire du repérage pour le lendemain. Notre itinéraire nous fait traverser le quartier Plaka, paraît-il le plus animé d'Athènes. Et les touristes sont loin d'être une espèce rare dans les ruelles du bas-Plaka où les «marchands du Temple», pourrait-on dire, vendent sandales en cuir par milliers, produits locaux tels huile d'olive, ouzo, etc.

Le temps d'acheter un café (moi) et une crème glacée (Bernard) - à chacun sa manière de refaire le plein d'énergie! - à l'un des innombrables marchands ambulants, nous commençons à déambuler sur Dionysiou Areopagitou et Apostolou Pavlou, autour de l'Acropole et de l'ancienne Agora. Le Parthénon se livre à nous sous tous les angles imaginables, jouant les «agaces» - puisque c'est jour de congé et il est impossible de franchir l'entrée de ce musée en plein air.

18h

Colline Philopappou


Nous arrivons au pied de la colline Philopappou, ou colline des Muses. Le monument funéraire qui trône à son sommet n'est pas sa principale attraction. On y va pour les couchers de soleil et pour l'époustouflante vue panoramique, ici sur l'Acropole; là-bas, sur le Pyrée. Là-dessus, nous entreprenons de rentrer au bercail - après avoir retraversé Plaka et mangé un gyros sur le pouce (là encore, pas besoin de chercher beaucoup pour trouver ce type d'en-cas).

Jour 2

7h

Le marché


En reportage, le temps compte. Ainsi, pour éviter la pause lunch, nous avalons un petit-déjeuner gargantuesque. Celui de l'hôtel Athens Imperial peut l'être... puisque c'est un buffet à volonté. Au menu : pâtisseries grecques ou viennoises, oeufs et bacon, fruits et yaourts, céréales et pains, café et thé, lait et jus, etc. Miam!

En ce samedi matin, nous ne sommes pas les seuls à penser «bouffe» : c'est jour de marché aux halles de la rue Athinas. Sous les cris des commerçants, souvent cigarette au bec, nous nous frayons un chemin, côté boucherie, entre poulets plumés, lapins écorchés, agneaux décapités, foies et côtelettes; côté poissonnerie, entre poulpes et anguilles, sardines et une multitude de poissons non identifiés (par moi). Saoulant. Donc à ne pas manquer.

10h

Vers la place Syntagma


On pourrait être ici dans n'importe quelle mégapole américaine ou européenne... mais, bon, la rue Athinas débouchant sur la section piétonnière de la rue Ermou, pourquoi ne pas jeter un oeil sur les vitrines de Sephora, M.E.C., Massimo Dutti, H & M, Mark & Spencer? D'autant que (s'il faut une excuse!) cette rue nous mène directement place Syntagma.

Sur cette place, le changement de la garde ne dure pas 10 minutes, mais c'est un incontournable. Il se fait aux heures, mais rien n'empêche d'arriver avant et de rester après pour observer les evzones, statufiés ou dans la chorégraphie qu'ils font au moment de prendre place devant la tombe du Soldat inconnu du Parlement.

Paris a le jardin du Luxembourg. New York, Central Park. Montréal, le mont Royal. Athènes a son Jardin national, à quelques pas du Parlement. Une oasis de fraîcheur pour simplement s'asseoir sur un banc ou sur l'herbe.

12h

Le premier stade


Les Jeux olympiques comptent parmi les passions de mon compagnon de reportage. Bernard Brault était présent à ceux d'Athènes et s'il ne réussit pas à m'entraîner au tout nouveau stade (comme moi, je n'ai pu le convaincre de visiter les musées de la place Syntagma - Musée byzantin et chrétien; musée Bénaki ; musée des Cyclades et de l'art grec ancien), il me pousse vers le stade en U de l'avenue Vassiléos Konstandinou, construit pour les premiers Jeux olympiques de l'ère moderne, organisés en 1896 par Pierre de Coubertin. Il vaut le coup d'oeil.

13h

L'Olympiéion et la porte d'Hadrien


Tant qu'à être dans les exploits sportifs, je tiens à voir le temple de Zeus olympien. Autrement dit l'Olympiéion, situé à côté de la porte d'Hadrien. Je suis sciée par l'exploit surhumain: ce temple monumental comptait 104 colonnes de 2,38 m de diamètre et 17,25 m de hauteur! Il n'en reste que 13, debout; et deux, couchées. Et il y a quelque chose d'incroyablement émouvant à contempler cette oeuvre qu'il fait mal d'appeler «ruines».

16h

L'Acropole


Je pourrais écrire un cahier complet sur ce que je vois et ce que je ressens pendant les heures que je passe sur l'Acropole! Je me fiche que le Parthénon soit en rénovation (contrairement aux appareils photo, mon esprit peut faire abstraction des échafaudages). J'oublie les autres visiteurs pour faire un bond dans l'histoire et les méandres de la mythologie dont je me suis moi-même bercée pendant mon enfance. L'olivier, près de l'Érechthéion, n'est-il pas celui qu'Athéna a fait apparaître? Et ces échos qui s'élèvent du théâtre de Dionysos, ne sont-ils pas ceux des oeuvres de Sophocle et Euripide? Oui, je pourrais poursuivre. Mais, bon, cet endroit n'est pas «à vendre» : qui va à Athènes passe obligatoirement ici.

19h

La grande bouffe


Plus tard en saison, nous serions allés au cinéma. Pas n'importe lequel: sur le toit du Cine Paris, à Plaka, dont certaines places donnent sur le Parthénon (encore lui!); ou à l'Aigli, dans le parc du Zappéion, où l'on peut siroter un verre de vin pendant la projection. Mais ils sont fermés. Alors que le restaurant Alexander the Great (rue Mégalou Alexandrou), lui, est ouvert. De plus, il est sis en face de notre hôtel. Or nous avons faim et sommes fatigués. D'accord, il est plus «touristique» que «typique». Mais le service est agréable; l'atmosphère, très conviviale; les prix, raisonnables, et la moussaka, délectable.

Les frais de voyage de ce reportage ont été payés par Vacances Transat.

Photo: Bernard Brault, La Presse

Relève de la garde présidentielle sur la place Syntagma.