L'Allemand Felix Neureuther, 25 ans, a choisi le meilleur endroit pour enlever dimanche sa 1re victoire en Coupe du monde de ski alpin: le slalom de Kitzb-hel, sous les yeux de son père Christian, vainqueur de l'épreuve en 1971.

«C'est sûrement le plus beau jour da ma vie. Qui plus est en un lieu historique de notre sport. Je suis content d'avoir à mon tour mon nom sur une télécabine», a résumé ce +Felix+ bien né, puisque fils également de Rosi Mittermaier, grande championne des années 70, qui a dissimulé son émotion dans une tribune.

Troisième à l'issue de la 1re manche dominée par l'Autrichien Reinfried Herbst, Neureuther, qui comptait jusqu'à ce dimanche six podiums de Coupe du monde en slalom, a «poussé» sur le second tracé, pour devancer le Français Julien Lizeroux, deuxième à 39/100e, et l'Italien Giuliano Razzoli, troisième à 99/100e.

«En début de saison, c'était difficile, j'avais des problèmes de motivation. Après Nöel, je me suis dit: +c'est ton année+», a expliqué le vainqueur. Il a ainsi vécu sa 9e place à Zagreb, le 6 janvier, qui valait qualification pour les jeux Olympiques, comme une libération. «J'ai aussi reçu l'aide d'Alois Vogl (vainqueur du slalom de Wengen en 2005), qui nous a rejoints à Westendorf (la base des slalomeurs avant Kitzb-hel). Il m'a donné des conseils, surtout sur le plan mental», a expliqué le Bavarois.

Lizeroux en rouge

Herbst et l'Italien Manfred Mölgg (2e chrono de la 1re manche) ont gaspillé leur avance sur le second parcours pour terminer au-delà de la 20e place. L'Autrichien a craqué une nouvelle fois, et Lizeroux s'est emparé pour la première fois de sa carrière le dossard rouge de leader de la Coupe du monde de slalom.

«Je ne regrette pas d'avoir disputé la descente samedi (sur la mythique Streif, ndlr). C'était un rêve d'enfant. J'aurais perdu plus d'énergie à m'en vouloir de ne pas l'avoir faite. La fatigue est une notion qui ne compte pas trop en ski alpin. Ce qui fait la différence, c'est la tête», a souligné le double médaillé des Mondiaux (slalom/super-combiné).

Le Savoyard défendra son maillot dès mardi soir à Schladming, dans l'antre des revanchards Herbst, Manfred Pranger, éliminé rapidement à Kitzb-hel, et Benjamin Raich.

Raich ? Il a été dimanche le seul sourire de l'Autriche, qui n'aura rien gagné au terme de ses trois jours. Le Tyrolien, 4e du slalom et 3e du combiné, a repris la tête du classement général, pour 24 points aux dépens du jeune Suisse Carlo Janka.

«J'ai retenu la leçon. L'an dernier, j'étais sorti en slalom et, par conséquent, je n'avais marqué aucun point en combiné. Cela m'avait coûté le grand Globe de cristal», a rappelé le double champion olympique (slalom/slalom géant).

Avec quatre épreuves techniques avant les JO, dont deux slalom -le talon d'Achille de Janka-, Raich a son destin entre ses skis.