C'est avec fébrilité que les membres de l'équipe canadienne de vitesse entreprendront la première descente de la saison chez les femmes, vendredi à Lake Louise. Car c'est à ce moment-là que leurs déboires de l'hiver dernier deviendront officiellement choses du passé.

Une deuxième descente sera disputée samedi et un super-G suivra dimanche. Les trois principaux espoirs de médaille olympique chez les spécialistes canadiennes en vitesse, Emily Brydon, Kelly VanderBeek et Britt Janyk, tenteront alors de commencer la saison du bon pied. Une saison qui, on le sait, débouchera sur les Jeux d'hiver, en février prochain, à Vancouver et Whistler.

«L'attente (de commencer la saison) me pesait tellement depuis un mois, j'en devenais folle», lance Brydon, de Fernie, en Colombie-Britannique, qui a réussi le 12e temps (1:52,08), jeudi, lors de la troisième et dernière descente d'entraînement de la semaine, à 1,13 seconde du meilleur chrono de la journée, celui de l'Autrichienne Maria Holaus. «Ce sont les courses qui importent et ça va nous permettre d'aller de l'avant. On va pouvoir laisser les nouveaux résultats parler.»

Des résultats qui, espère-t-elle, seront bien meilleurs que ceux d'une saison 2008-09 décevante pour l'équipe féminine de vitesse. Brydon, VanderBeek et Janyk, qui ont toutes des podiums à leur actif en Coupe du monde, ont alors multiplié les résultats au-delà de la 10e place, terminant quelques fois à peine un rang ou deux au-dessus.

Ce qui tranchait nettement avec la saison précédente. En 2007-08, Brydon et Janyk ont décroché une victoire chacune. VanderBeek a quant à elle mérité deux deuxièmes places. Globalement, le trio a récolté sept podiums au cours de la campagne.

Il est vrai que Brydon a été dérangée par la grippe l'hiver dernier, tandis que VanderBeek a dû composer avec une succession de blessures. Tout le monde se sent en pleine forme en ce début de saison, même si VanderBeek avait les émotions à fleur de peau, jeudi, quelques heures après avoir appris que sa belle-mère, malade depuis un certain temps, était décédée.

Troisième lors du super-G de 2006 à Lake Louise, VanderBeek s'est contentée du 35e temps lors de la dernière descente d'entraînement de la semaine, jeudi. La skieuse de Chilliwack, en Colombie-Britannique, qui avait réussi le 12e temps de la manche d'entraînement de la veille, a fini à 2,71 secondes de Holaus.

Le mot d'ordre: plaisir

Reste que cette saison, le mot d'ordre chez les skieuses canadiennes de vitesse sera «plaisir». On veut ainsi retrouver une atmosphère que l'équipe avait un peu perdu l'hiver dernier.

«Nous avions tellement des attentes élevées l'an dernier. C'est un peu normal d'être déçues quand les résultats ne suivent pas malgré les efforts», dit Janyk, de Whistler, qui a enregistré un temps de 1:51,76, le meilleur des Canadiennes et le septième de la journée, jeudi.

«On dirait que lorsque nous avons du plaisir, nous allons plus vite, note Janyk. C'est un peu la leçon que nous avons retenu de l'an dernier. Il faut vraiment y aller une journée à la fois, une course à la fois, et savourer le moment présent... puis le niveau de ski va suivre.»

«Si je n'ai pas de sourire au visage, je n'aurai jamais de bons résultats. Il s'agira de se rappeler de ça et de ne pas se laisser affecter par ce qui se passe en dehors de notre petite bulle», souligne Brydon.

«La saison qui s'en vient est cruciale, et pas seulement à cause (des Jeux olympiques), note Brydon. Et ça commence en fin de semaine. Nous avons beaucoup de potentiel et quand on a beaucoup de potentiel, il y a des attentes. C'est excitant et nous sommes prêtes à commencer.»

Pour accéder au podium ce week-end, Janyk, Brydon et VanderBeek devront notamment faire mieux que Holaus (1:50,95), la Suisse Nadia Styger (1:51,23) et l'Autrichienne Andrea Fischbacher (1:51,26), qui ont réussi les trois meilleurs temps, respectivement, lors de la descente d'entraînement de jeudi.

Lindsey Vonn a enregistré le cinquième temps, 1:51,35, à 0,4 seconde. L'Américaine reste toutefois la favorite en vue des épreuves du week-end puisqu'elle a remporté cinq des huit descentes disputées à Lake Louise depuis 2004, dont les trois plus récentes. Elle a réussi le meilleur chrono de la descente d'entraînement de mercredi.

Les autres Canadiennes inscrites à la descente d'entraînement de jeudi étaient Shona Rubens, de Canmore, en Alberta (26e en 1:52,84), Larisa Yurkiw, de Owen Sound, en Ontario (39e en 1:53,53), Georgia Simmerling, de Kelowna, en Colombie-Britannique (56e en 1:54,80), et Victoria Whitney, de Whistler (59e en 1:55,20).