(Montréal) En 2024, Leylah Annie Fernandez se voit très bien participer au tournoi olympique de tennis qui se tiendra à Paris du 27 juillet au 4 août, et elle aspire à se hisser au sein du top 10 du simple féminin. Mais pour que de telles ambitions se concrétisent, la Lavalloise est consciente que la régularité, d’un tournoi à un autre et d’un match à un autre, est primordiale.

Cette régularité, Fernandez semble l’avoir déjà acquise, du moins aux yeux des dirigeants de Tennis Canada. Ceux-ci lui ont octroyé, mardi, les prix de la Joueuse de l’année et Joueuse de simple de l’année pour une quatrième année consécutive.

Chez les hommes, Félix Auger-Aliassime a été choisi Joueur de l’année et Joueur de simple de l’année pour une troisième année d’affilée.

L’athlète de 23 ans a surmonté un début de saison difficile pour terminer l’année avec des résultats encourageants. Il a notamment défendu avec succès son titre à Bâle, et aidé Équipe Monde à vaincre Équipe Europe à la Coupe Laver.

Par ailleurs, l’Ontarienne Gabriela Dabrowski et le Britanno-Colombien Vasek Pospisil ont mérité le titre de joueur de double de l’année, tandis que l’Ontarienne Marina Stakusic, qui s’est révélée lors de la Coupe Billie-Jean-King, et le Québécois Gabriel Diallo ont obtenu le titre de joueur de simple le plus amélioré.

PHOTO ALBERTO PEZZALI, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Félix Auger-Aliassime

Éviter les éliminations rapides

Fernandez a électrisé les amateurs de tennis du Québec et du Canada en menant son pays au premier triomphe de son histoire à la Coupe Billie-Jean-King le 12 novembre à Séville, en Espagne. Environ un mois plus tôt, elle avait remporté un troisième tournoi en simple en carrière, à Hong Kong.

Mais la régularité à laquelle Fernandez fait allusion est celle qui va lui permettre de progresser au sein des tableaux des nombreux tournois qui meublent le long calendrier.

« En 2024, on veut être très, très constant, avoir beaucoup de régularité dans mes résultats. On ne veut pas perdre dans les premières rondes ; on veut se rendre dans les quarts de finale. C’est l’un de mes objectifs », a expliqué Fernandez, qui a rencontré les médias lors d’une mêlée de presse au stade IGA, mardi midi.

« Je veux aussi finir l’année en bonne santé, mentalement, émotionnellement, physiquement. Ça, c’est le plus important », a-t-elle enchaîné.

Lorsqu’elle dévoile ses objectifs personnels, Fernandez fait rarement allusion au classement mondial. Si on lui demande, elle répond du tac au tac.

« Je veux finir top 10, bien sûr », avoue-t-elle en riant.

« Avec la régularité, le classement va monter. Ça vient ensemble. Le plus important, c’est de penser à ce que je peux contrôler maintenant. Et ce que je peux contrôler maintenant, c’est la régularité, c’est mon jeu, mon attitude. La manière que je me comporte sur le terrain », a ajouté Fernandez, qui s’envolera pour la Floride mercredi pour passer les Fêtes en famille.

Fernandez a entamé l’année au 40e rang en simple et l’a conclue au 35e échelon. Toutefois, cette ascension de cinq places a aussi été marquée par une importante glissade au classement au début de l’été.

Par ailleurs, la Lavalloise de 21 ans a gravi les échelons du classement mondial du double féminin de manière assez constante – au point où elle est passée du 77e rang, au début de janvier 2023, à la 20e place.

Invitée à expliquer ce qui a contribué à cette ascension, Fernandez a rendu hommage aux deux joueuses avec lesquelles elle a passé beaucoup de temps en double durant l’année, soit l’Américaine Taylor Townsend et Dabrowski.

Fernandez et Townsend ont fait équipe pour la première fois, en 2023, au début du mois de mars à Indian Wells. Moins d’un mois plus tard, elles se sont inclinées en finale à l’Omnium de Miami face aux Américaines Coco Gauff et Jessica Pegula, l’un des meilleurs duos au monde.

En mai, Fernandez et Townsend ont atteint la demi-finale de l’Omnium de Madrid, puis la finale des Internationaux de France, en juin.

Aussi, Fernandez et Dabrowski ont uni leurs forces pour vaincre le duo tchèque composé de Barbora Krejcikova et Katerina Siniakova lors du match décisif de la demi-finale de la Coupe Billie-Jean King.

« J’ai eu de la chance de pouvoir partager le court avec Taylor. Elle est très offensive, très combative, elle veut toujours gagner. Ça aussi, ça aide, dans les matchs difficiles », a souligné Fernandez.

« J’ai aussi eu beaucoup d’opportunités de partager le court avec ’Gaby’, a ajouté Fernandez en parlant de Dabrowski. Elle m’a appris beaucoup les tactiques, comment jouer au filet, être toujours prête et de ne pas avoir peur de prendre des risques. Chaque fois que je joue avec elle, j’apprends beaucoup. »

Il n’est pas impossible que Fernandez et Dabrowski fassent de nouveau équipe en double, cette fois lors des Jeux olympiques de Paris. Et on peut même envisager un duo formé de Fernandez et d’Auger-Aliassime dans la compétition de double mixte. Sans oublier le simple féminin, bien sûr.

« Médaille d’or, en simple, en double, en mixte, c’est ça le rêve. On veut gagner. Je n’ai aucune idée si je vais jouer le mixte, le double ou même le simple. On va voir si je me qualifie en premier. Mais pour moi, les Jeux olympiques, c’est un tournoi très important. On veut représenter son pays, et je veux toujours bien jouer », a résumé la Québécoise.