(Toronto) « J’ai joué dans de gros stades, j’ai vécu de grands moments et je suis prêt pour les plus grandes choses. »

C’est avec ces mots que Carlos Alcaraz a commencé sa première visite à Toronto.

L’Espagnol a tout d’un jeune homme de 20 ans. La fougue, la candeur et le look. À ce détail près qu’il se promène avec une montre Rolex au poignet et qu’il a déjà remporté deux titres en tournois du Grand Chelem.

Il y a quelques semaines, il a remporté le tournoi de Wimbledon. À son quatrième tournoi disputé sur gazon seulement.

PHOTO SEBASTIEN BOZON, AGENCE FRANCE-PRESSE

Carlos Alcaraz devant la foule après avoir battu Novak Djokovic en finale de Wimbledon

La « ManiAlcaraz » est plus frénétique et sincère que jamais. Comme Élisabeth II lors de ses visites dans les pays du Commonwealth, le numéro un au classement mondial s’est fait dérouler le tapis rouge à son arrivée dans la Ville Reine.

« J’ai eu mon premier entraînement aujourd’hui avec [Daniil] Medvedev. J’ai reçu beaucoup d’amour du public. Il criait : “Carlitos, let’s go ! Come on !” C’était spécial », a-t-il évoqué lors de la dernière conférence de presse du jour, samedi.

Néanmoins, l’année dernière à Montréal, Alcaraz s’était fait montrer la porte de sortie dès son premier match face à Tommy Paul.

Cette année, dans cette édition ontarienne, il souhaite connaître un meilleur sort : « Je n’ai pas eu un bon tournoi l’année passée au Canada et j’espère que ça ira mieux cette année. J’ai beaucoup appris de cette situation. J’ai aussi beaucoup appris sur la manière de gérer la pression. En fait, de tout mieux gérer. »

En revenant de Londres

Alcaraz est entré dans l’histoire pour différentes raisons avec son récent sacre à Wimbledon.

Évidemment, sa vie, sa carrière et un paquet d’autres aspects de son quotidien ont été chamboulés pour le mieux.

Après sa victoire face à Novak Djokovic, le champion est retourné pendant une semaine en Espagne pour célébrer avec ses proches. Une semaine, cependant, ce n’est pas suffisant pour comprendre l’ampleur de son exploit, admet-il : « Je n’ai pas eu beaucoup de temps et je crois qu’il va m’en falloir un peu plus pour vraiment y arriver [à le réaliser]. »

C’est fou, ce qui est arrivé. Gagner Wimbledon à 20 ans, c’est un rêve.

Carlos Alcaraz

En son absence, le trophée repose dans son salon, chez lui, bien en vue. « Comme ça, chaque fois que ma famille vient, elle peut le regarder. Je ne veux jamais l’oublier. »

Le droitier affirme qu’il est « un garçon très normal ». On veut bien le croire, et si des néophytes le croisaient par hasard lors d’une visite de la tour CN, il leur serait difficile, voire impossible, de deviner que ce jeune homme est l’un des sportifs les plus dominants de la planète.

PHOTO CHRISTOPHER KATSAROV, LA PRESSE CANADIENNE

Carlos Alcaraz en conférence de presse à Toronto, samedi

En revanche, au cours des trois dernières années, Alcaraz a remporté 12 titres, dont deux tournois majeurs et quatre Masters 1000. Une ascension fulgurante qui suscite des attentes légitimes, le situant dans la même catégorie que les plus grands noms de l’histoire du tennis. Et ce n’est que le début.

« Tout est arrivé si rapidement. Je sais que je suis encore jeune, mais c’est ce pour quoi j’ai travaillé. J’ai toujours voulu faire ce métier et me battre pour les plus grands honneurs. Mais on ne le réalise jamais avant ce que ça se produise. »

À sa première visite à Toronto et à son premier tournoi depuis Wimbledon, la pression sera à son paroxysme. Toute la planète tennis est impatiente de voir son nouveau roi à l’œuvre au début de son nouveau règne après qu’il a obtenu sa couronne. Comment Alcaraz répondra-t-il ? Probablement comme le meilleur joueur au monde.