(Granby) Peu de choses séparent Alexis Galarneau d’une permanence sur le circuit de l’ATP. Quelques victoires, quelques titres et peut-être même un peu de chance pourraient lui permettre d’intégrer le top 100 avant longtemps. Si son triomphe à Granby dimanche est un présage du reste de la saison, le Québécois est certainement sur la bonne voie.

Rencontrée quelques heures avant son premier match aux Championnats Banque Nationale de Granby la semaine dernière, la septième tête de série du tournoi était impatiente de renouer avec l’action. Galarneau était arrivé quatre jours plus tôt, en pleine tempête, en provenance de Chicago.

Le soleil brillait et le parasol Heineken sous lequel s’est tenue la conversation, surplombant une table de la zone réservée aux joueurs, était fort commode.

À ce moment, l’athlète de 24 ans ne savait pas à quel point il allait faire vibrer la foule estrienne. À sa première présence en quatre ans à ce Challenger, il a arraché le titre, dimanche, de manière spectaculaire et impressionnante. Toute la semaine, il était en mission. À vrai dire, son but était humblement d’animer le spectacle et d’offrir du tennis de qualité à des partisans déjà comblés. Et il a terminé la semaine avec le titre le plus significatif de sa carrière en poche.

« Ça fait une grosse différence », avait-il expliqué à propos du fait de jouer au Québec. « Il y a un peu plus de distractions, qui ne sont pas nécessairement négatives, mais ça demande un peu plus d’énergie. Au final, il faut utiliser cette énergie pendant les matchs. Si tu peux bien utiliser cette énergie, tu auras vraiment un avantage à domicile. »

Quantité et qualité

Cette victoire à Granby s’inscrit dans une saison au cours de laquelle Galarneau voit énormément d’action. Il s’agissait de son 15e tournoi en 2023 sur le circuit Challenger. En janvier, il avait également disputé les qualifications des Internationaux d’Australie. Chaque semaine ou presque, il prend part à un évènement. Il améliore donc ses chances de progresser.

PHOTO SARAH-JÄDE CHAMPAGNE, LA VOIX DE L’EST

Alexis Galarneau à Granby

« J’essaie de jouer beaucoup de tournois, parce qu’en début de saison, je n’ai pas pu jouer autant. Donc, il faut rester dans le rythme, dans la routine, et en plus, j’aime ça », dit-il en enlevant son chandail à manches longues recouvrant son polo.

En raison d’une blessure l’ayant affligé l’hiver dernier, Galarneau estime avoir besoin de jouer davantage. « J’ai un peu de rattrapage à faire en termes de tournois. D’autant plus que j’aime jouer sur dur à l’extérieur, donc j’aime en profiter le plus possible. »

Retomber sur ses pattes

Il suffit d’évoquer son match sur le court central du stade IGA à Montréal l’été dernier contre Grigor Dimitrov pour apercevoir un sourire traduisant fierté et nostalgie dans le visage du Lavallois. Cette expérience, accompagnée du titre en Coupe Davis, lui a permis de goûter brièvement à la vie dont il rêve depuis belle lurette.

« Je n’avais pas imaginé arriver à des moments comme ça aussi rapidement dans ma carrière. »

Galarneau s’est toutefois fait prendre au jeu, au terme de ces épopées inattendues, en tentant de bousculer un peu sa destinée.

Et ça aura été coûteux, croit-il. « En début d’année, peut-être que je voulais avancer trop vite sans nécessairement travailler sur les lacunes. C’est un mélange d’ambitions et d’attentes envers moi-même, et il faut bien doser. »

Concrètement, « j’ai peut-être poussé pour le top 100 trop rapidement en pensant que je n’avais pas trop de points à défendre », avoue-t-il.

Progresser encore et encore

Galarneau affirme ne pas trop penser à Toronto, là où se tiendra cette année le volet masculin de l’Omnium Banque Nationale. Il veut « rester dans le moment présent », mais aussi bâtir sur le passé. « Si je prends les deux derniers mois, je vois une bonne progression », assure-t-il.

Il a changé son approche et ses tactiques, montant davantage au filet et privilégiant un style plus agressif. « On le voit avec tous les joueurs du circuit. [Carlos] Alcaraz, Félix [Auger-Aliassime] et les autres viennent terminer au filet. »

Finalement, ça lui aura bien servi à Granby. Là où il avait hâte de jouer et où il a triomphé. Pour la première fois de sa carrière, il intégrera le top 200. Et ce n’est probablement que le début de l’aventure.

Des laissez-passer pour Galarneau, Diallo et Pospisil

Les Québécois Alexis Galarneau et Gabriel Diallo, de même que le Vancouvérois Vasek Pospisil, ont reçu leur laissez-passer pour le tableau principal du volet masculin de l’Omnium Banque Nationale, a annoncé Tennis Canada lundi. Ils rejoindront ainsi leurs compatriotes Félix Auger-Aliassime, Denis Shapovalov et Milos Raonic, qui avaient déjà confirmé leur présence dans le tableau principal du tournoi qui s’étalera du 5 au 13 août au stade Sobeys, à Toronto.

La Presse Canadienne