(Granby) Personne ne pourra dire que Vasek Pospisil manque d’ambition. Au contraire, questionné sur ses objectifs concrets à court et moyen terme, le Canadien de 33 ans a été sans équivoque : « Je veux rentrer dans le top 50, voire le top 30. »

Rencontré lundi dernier au centre du site hébergeant les Championnats Banque Nationale de Granby à la veille de son premier match du tournoi, Pospisil avait l’air confiant et surtout dans de bonnes dispositions. En début de saison, il avait dû s’absenter pendant plusieurs semaines en raison de problèmes de santé divers.

Toutefois, le lendemain, le Canadien s’est incliné en trois manches au premier tour devant Adam Walton. Pourtant, le gagnant de l’édition 2012 du Challenger de Granby était quatrième tête de série.

Reste qu’il s’agissait seulement de son deuxième match depuis le 13 février.

« J’ai vraiment joué du bon tennis l’année dernière, surtout à la fin après ma blessure. Même cette année, en début de saison, j’ai bien joué, mais les blessures font partie du sport. Je dois prendre le positif de mes performances avant ma blessure. Ça prendra sans doute un peu de temps, mais j’espère que non », a-t-il expliqué les mains sur les hanches en tenant son t-shirt noir sur lequel étaient inscrites ses initiales en couleur dorée.

En 2014, Pospisil avait atteint le 25e rang mondial. Un sommet dans sa carrière. Depuis, il a remporté sept titres en double sur le circuit de l’ATP, dont Wimbledon, mais aucun en simple. Il a aussi fait partie de l’édition gagnante de la Coupe Davis l’hiver dernier.

Ce sacre historique semble lui avoir donné énormément d’espoir. Nonobstant les innombrables pépins de santé l’ayant non seulement ralenti, mais freiné, il croit en ses chances de réintégrer l’élite du circuit.

« Je crois que mon niveau est certainement top 50, même plus haut, je pense. Lors des cinq dernières années, je n’ai jamais joué une saison complète. C’est frustrant, parce que ça prend toujours quelques mois pour revenir », a-t-il mentionné.

Pour accéder à ce plateau, il faut cependant que toutes les conditions soient réunies. Chose qui est rarement arrivée depuis son accession chez les professionnels. « J’ai confiance en ce que je peux faire et [je crois pouvoir] jouer à ce niveau. Après, le corps et les blessures, c’est autre chose. Dans mon esprit, je veux revenir dans le top 50. »

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Vasek Pospisil

Regarder Milos

Près de deux ans après son dernier match, son ami et compatriote Milos Raonic a effectué un retour au jeu non moins surprenant, sur gazon, au cours des dernières semaines. Vainqueur au premier tour du tournoi de Wimbledon, le joueur de 32 ans a toutefois été évincé au deuxième tour.

Et si, à son tour, Pospisil pouvait lui aussi amorcer un retour victorieux dans un tournoi d’envergure ?

« On le voit tout le temps maintenant. C’est la première fois dans l’histoire du sport que tu sens que même si tu es dans la trentaine, tu peux jouer à un haut niveau et obtenir les meilleurs résultats de ta carrière. Alors ça me donne de la confiance et de la bonne énergie. »

Pour l’amour

Pospisil a dû composer durant toute sa carrière avec les blessures. Plus que la moyenne des joueurs, très certainement. Celles-ci ont considérablement nui à son développement et frustré les espoirs fondés en lui par Tennis Canada, à une époque où il était presque impensable de voir un Canadien percer le top 20, et encore moins le top 10 mondial.

Le Britanno-Colombien, n’ayant rien perdu de sa capacité à dialoguer en français, a tout de même connu une carrière plus que respectable. Il a réalisé son rêve. Il est devenu champion d’un tournoi majeur. L’an dernier encore, il remportait des tournois comme celui de Drummondville. Il sait cependant que l’avenir est moins radieux que le passé, dans la mesure où à 33 ans, le temps est compté. Et il s’écoule rapidement.

« Le tennis m’a donné la vie que j’ai maintenant », répond Vasek Pospisil lorsqu’on lui demande pourquoi il se présente dans des tournois de moindre envergure.

« Le tennis, c’est ma vie », lâche-t-il avec le sourire.

S’il trimballe son sac de tournoi en tournoi avec l’espoir de retoucher au sommet de la montagne, c’est d’abord par conviction d’avoir encore quelque chose à donner. Il refuse de quitter son plus grand amour en éprouvant le moindre regret.

« Je veux continuer de jouer, mais si je reviens, c’est surtout parce que je pense que je ne suis pas fini. Je pense que je peux encore monter. »

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