(Wimbledon) Une joueuse afro-américaine au service surpuissant qui a fait un bond au classement WTA en quelques mois et qui est entraînée par son père, mais qui n’est ni Venus ni Serena Williams : c’est Alycia Parks marchant dans les pas de ses aînées.

Si le temps le permet, Parks doit affronter jeudi la Roumaine Ana Bogdan (57e mondiale) au deuxième tour de Wimbledon, là où Serena a remporté sept de ses 23 titres du Grand Chelem et Venus cinq de ses sept.

« Je trouve ça très étonnant qu’on nous compare, parce que quand j’ai commencé le tennis, je ne savais pas vraiment qui étaient Venus et Serena », a confié Parks en marge des Internationaux d’Australie cette année.

Et pourtant… Alycia, adolescente, a même joué le rôle de Serena dans une publicité pour une boisson énergisante.

Lorsqu’elle a pris en main sa première raquette de tennis en 2007, une récompense pour ses bonnes notes à l’école, Serena (presque 26 ans) avait déjà remporté huit titres du Grand Chelem et Venus (27 ans) six. Les deux avaient déjà atteint la place de N.1 mondiale.  

À 22 ans, Parks joue son troisième tournoi du Grand Chelem après avoir perdu aux premiers tours des Internationaux des États-Unis 2021 et de Roland-Garros en mai dernier.

Premier titre

Mais sa progression est fulgurante : encore au-delà de la 300e place mondiale en avril 2021, lorsqu’elle a tenté pour la première fois sa chance sur le circuit WTA, et hors du top 200 en 2022, elle a atteint le 43e rang en juin dernier et joue en tant que 51e mondiale son premier Wimbledon.

Encore à cheval entre les circuits WTA et ITF, le niveau en dessous, en 2022, elle s’est établie sur le circuit principal depuis la toute fin de la saison dernière.

Et elle a remporté son premier tournoi sur le circuit WTA en février à Lyon en battant la N.5 mondiale Caroline Garcia, avant d’atteindre le troisième tour du Masters 1000 de Madrid en dominant l’ex-N.1 Victoria Azarenka.

En début d’année, en marge des Internationaux d’Australie, l’Américaine avait confié son ambition : « je me vois sans aucun doute dans le Top 10 cette année ».

Service de plomb

L’une de ses principales armes est son service, qui est « au niveau de la meilleure Serena », estime l’ancienne joueuse australienne Rennae Stubbs dans un épisode de Tennnis Podcast. Lors de son match aux Internationaux des États-Unis 2021, Parks a servi à 207 km/h, égalant le record du service le plus rapide réussi par une femme à Flushing Meadows détenu par… Venus Williams.

« Elle a tout ce qu’il faut pour remporter un jour un tournoi du Grand Chelem », estime Stubbs.

PHOTO HANNAH MCKAY, REUTERS

Alycia Parks

Parks a progressé sous la houlette de son père Michael qui, comme Richard Williams, couve la carrière de ses filles depuis leur enfance.

Car Alycia, droitière de 1,85 m, a elle aussi une sœur qui joue au tennis : Mikayla.

Alycia, née le 31 décembre 2000 à Atlanta, a commencé le tennis à sept ans et, à dix ans, elle a rejoint la Floride avec sa sœur pour progresser… exactement comme avaient fait les sœurs Williams. Et Alycia a profité des conseils de Rick Macci, exactement comme les sœurs Williams.

Certaine de vouloir faire carrière dans le tennis, Parks a décliné plusieurs bourses scolaires pour devenir joueuse professionnelle.

Mais parallèlement, comme l’a fait Serena Williams en fin de carrière, Alycia Parks a lancé en 2017 une ligne de vêtements Alycia Mikay en collaboration avec sa sœur.

Et, bien sûr, Serena est l’idole d’Alycia.

La plus jeune a servi de partenaire d’entraînement aux sœurs Williams aux Internationaux des États-Unis.

« C’était bon de taper des balles avec elles, a-t-elle confié en décembre. En particulier avec Serena, parce que je l’admire. Elle est la GOAT (meilleure joueuse de tous les temps, NDLR) du tennis. »

La route pour arriver à la hauteur de son modèle, quoique semblable jusque-là, va devenir extrêmement escarpée à partir de maintenant.