Les étés y sont caniculaires et le climat y est aride. Le désert californien renferme l’un des trésors tennistiques : le Masters 1000 d’Indian Wells. Ce tournoi a souvent été le théâtre de sacres historiques ou de rampes de lancement pour des jeunes inattendus. Le premier tournoi du névralgique Sunshine Double devrait encore une fois avoir une incidence sur le reste de la saison.

Absence remarquée

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Novak Djokovic, lors de la demi-finale du tournoi de Dubaï, la semaine dernière

Fort d’une fiche de 15 victoires et une seule défaite depuis le début de la saison, Novak Djokovic a dû déclarer forfait en vue de la quinzaine la plus importante du printemps. Le quintuple champion du tournoi ne s’est toujours pas fait vacciner contre la COVID-19 et les États-Unis refusent toujours l’entrée au pays de voyageurs non vaccinés. Malgré une demande de dérogation et l’appui de la Fédération américaine de tennis et des organisateurs des Internationaux des États-Unis, l’agence américaine chargée de la sécurité dans les transports (TSA) n’a pas plié. À peine de retour au sommet du classement mondial, Djokovic devra prendre son mal en patience. Cette absence laisse donc le champ libre à Carlos Alcaraz, à l’assaut du premier rang mondial. Dans le cas du Serbe, c’est une autre absence marquée lors d’un tournoi prestigieux, après les Internationaux des États-Unis l’année dernière. Ce manquement aura sans doute des répercussions marquées sur le classement mondial à court et à moyen terme.

Poursuivre la séquence

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Daniil Medvedev a remporté le tournoi de Dubaï, le week-end dernier

Daniil Medvedev est pratiquement inarrêtable par les temps qui courent. Le grand Russe a essuyé plusieurs critiques après une saison 2022 en deçà des attentes. Rien à voir avec son début de saison 2023. La sixième raquette mondiale a remporté coup sur coup les tournois de Rotterdam, Dubai et Doha. Plus impressionnant encore, il l’a fait en pulvérisant certains des plus gros noms, comme Djokovic, Andrey Rublev et Félix Auger-Aliassime. Medvedev marche sur les eaux et même le désert risque d’être insuffisant pour le ralentir. Il joue avec la même confiance et la même fougue qu’à son couronnement aux Internationaux des États-Unis en 2021. La terre battue n’est pas sa surface de prédilection, donc amasser des points sur dur pourrait lui donner un bon coussin au classement en cas de catastrophe pendant la saison sur sable rouge. Chose certaine, il sera l’homme à battre à Indian Wells et à Miami.

Défendre son titre

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Taylor Fritz, après une victoire lors du tournoi à Indian Wells, en octobre 2021

À pareille date l’année dernière, Taylor Fritz était un talent en devenir. Un jeune Américain sur lequel sa Fédération nationale fondait beaucoup d’espoir. À la fin du tournoi, il est devenu une vedette. Depuis son titre à Indian Wells, le Californien de 25 ans n’a jamais cessé de s’améliorer. Maintenant bien installé au sein du top 5 mondial, Fritz a le monde à sa portée. Il a su surfer sur sa fin de saison et le voilà, maîtrisant son art mieux que jamais. Autrefois, on pouvait lui reprocher un certain manque de constance ou même une certaine lacune dans la manière de gérer ses fins de match. Aujourd’hui, il n’en est rien. Vainqueur à Delray Beach il y a quelques semaines, Fritz est en train de devenir le joueur tant attendu. Il s’est transformé au cours de la dernière saison. Toutefois, défendre un titre est loin d’être évident, surtout dans un Masters 1000 où la compétition est si féroce.

Se remettre sur les rails

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Bianca Andreescu, durant les Internationaux d’Australie, en janvier dernier

Qu’advient-il de Bianca Andreescu ? Présentement installée au 36e rang mondial, la Canadienne de 22 ans a encore dû négocier avec des pépins de santé au cours des dernières semaines, notamment en Thaïlande, en pleine demi-finale. Toutefois, il y a eu plus de bons que de mauvais moments pour l’Ontarienne depuis son retour au jeu l’été dernier. Elle semble retrouver ses repères, elle frappe encore la balle tôt dans le rebond, sa coordination est à point, elle est dans une forme splendide et, surtout, elle a encore un désir de gagner insatiable. C’est là que tout avait commencé, à Indian Wells, en 2019. Il s’agissait de son premier titre en carrière. Plus tard au cours de cette saison, elle avait remporté l’Omnium Banque Nationale et les Internationaux des États-Unis. Évidemment, Andreescu est à l’aise sur le ciment. Dans un environnement dans lequel elle a déjà triomphé, il s’agit d’une occasion de lancer le reste de la saison, qui est encore jeune.

La femme à vaincre

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Iga Świątek, lors du tournoi de Dubaï

À 21 ans, Iga Swiatek est encore la meilleure joueuse au monde. Son ascension vers le sommet en 2022 a été fulgurante et ça avait commencé il y a un an presque jour pour jour. Elle avait remporté successivement les tournois de Doha, Indian Wells et Miami. Si la tendance se maintient, elle devrait briller à nouveau pendant cette tournée américaine. Elle a atteint la finale lors de ses deux derniers tournois, en remportant l’une d’elles contre Jessica Pegula, au Qatar. La Polonaise n’a à peu près rien changé à son jeu depuis un an. Après tout, pourquoi modifier une formule gagnante ? Une chose diffère, néanmoins. Elle se pointe à chaque match avec un peu plus de confiance, et c’est perceptible. Lors des moments clés, elle est imperturbable. Même les meilleures joueuses au monde ont l’air de novices lorsqu’elles affrontent Swiatek. Elle détient déjà une longueur d’avance à l’amorce des deux gros tournois américains.