Zénitude. Musique douce. Couvertures chauffantes. Diffuseurs. Et yoga. Amateurs de sport, ne changez pas d’écran : cet article traite bel et bien de tennis.

C’est que Tennis Canada lancera un projet novateur pour l’Omnium Banque Nationale, dont le volet masculin se déroulera du 5 au 14 août, à Montréal. Il l’a intitulé Pause mentale. On vise à promouvoir un bien-être axé sur la santé mentale pour tous les gens qui pratiquent le tennis.

Y compris les joueurs professionnels de l’ATP et de la WTA qui éliront domicile dans les métropoles québécoise et canadienne au début du mois prochain.

Ils auront à leur disposition « des séances privées avec des experts du bien-être », explique Valérie Tétreault, ancienne joueuse et directrice des communications à la fédération.

Elle parle de « méditation », de « psychologues ». Il y aura des « pièces silencieuses » dans le salon des joueurs pour leur permettre « de relaxer, d’apaiser leur esprit ». Des écouteurs, avec de la musique apaisante, seront aussi mis à leur disposition.

Le « pilier principal » de l’initiative, explique Tétreault, « c’est le soutien que l’on souhaite offrir aux joueurs, aux entraîneurs, aux familles de nos joueurs ».

« Au tennis, le mot commence à se passer qu’il faut en faire plus », dit-elle en entrevue avec La Presse. Un entretien qui a lieu peu après la conférence de presse au cours de laquelle Eugène Lapierre avait présenté la liste des joueurs prévus pour le tournoi. Nous y reviendrons.

Les récentes prises de parole sur la santé mentale ont inspiré cette initiative chez Tennis Canada. Notamment celle de Naomi Osaka, qui avait fondu en larmes après des commentaires lancés des gradins à Indian Wells en mars dernier.

PHOTO ED JONES, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Naomi Osaka

Chez nous, Bianca Andreescu a aussi fait part de ses propres enjeux de santé mentale depuis ses succès en 2019. La joueuse canadienne porte d’ailleurs le titre d’ambassadrice du projet.

« Il y a des problèmes dans tous les sports, souligne Valérie Tétreault. Mais au tennis, on sait à quel point c’est exigeant. On dit souvent que c’est exigeant physiquement, parce que la saison est très longue. Il n’y a à peu près pas de saison morte. Les joueurs voyagent quasi chaque semaine. Il y a des décalages horaires. Tout ça impose un gros poids mental. Et peut-être qu’on ne le prend pas assez en considération. »

Elle cite l’exemple de la numéro un mondiale, Iga Świątek, « qui est suivie chaque tournoi par une coach en santé mentale ». La Tunisienne Ons Jabeur a aussi parlé des bienfaits psychologiques de la présence d’une entraîneuse spécialisée, récemment.

« On commence, ajoute Tétreault. Ça risque d’être plus normal dans les prochaines années. »

J’ai hâte de voir à quel point on va être capables de susciter des conversations sur la santé mentale en marge du tournoi.

Valérie Tétreault, ancienne joueuse et directrice des communications chez Tennis Canada

Autre élément intéressant de cette initiative : les partisans pourront envoyer des messages d’encouragement aux joueurs au moyen de cartes postales qui leur seront distribuées directement dans le salon.

« C’est une idée brillante », a affirmé Eugène Lapierre, directeur du tournoi.

« Ma traduction de ça, c’est : “Hé, c’est juste du tennis. Est-ce qu’on peut respirer par le nez, avoir du plaisir, admirer les prouesses des meilleurs joueurs et joueuses au monde, mais ne pas mettre de pression indue et traiter ça comme si c’était la fin du monde ?” »

Tout le monde y sera… ou presque

Eugène Lapierre était de bonne humeur, jeudi.

« On va avoir un tournoi formidable, s’est-il réjoui en mêlée médiatique. Tous les joueurs sont là. Sauf deux exceptions, Zverev et Djokovic, pour toutes sortes de raisons. »

Alexander Zverev, deuxième au monde, s’est blessé à Roland-Garros. Novak Djokovic ne pourra entrer au Canada en raison de son statut vaccinal.

Sinon, le compte y est. Ce qui inclut donc le premier au monde, le Russe Daniil Medvedev. Ainsi que les Canadiens Denis Shapovalov et Félix Auger-Aliassime.

Même Rafael Nadal est attendu à Montréal, lui qui a dû se désister de sa demi-finale à Wimbledon contre Nick Kyrgios en raison d’une déchirure abdominale.

PHOTO ADRIAN DENNIS, AGENCE FRANCE-PRESSE

Rafael Nadal

[Nadal] en a envie [d’y être]. C’est ce qu’il planifie. On a tous retenu notre souffle lorsqu’on l’a vu se retirer de Wimbledon. Mais son objectif, c’est de revenir à temps pour le tournoi de Montréal.

Eugene Lapierre, directeur de l’Omnium Banque Nationale

Kyrgios, qui s’est incliné contre Djokovic en finale à Londres, demeure le seul point d’interrogation pour le tableau principal. Il n’en fait pas partie, pour l’instant. Mais il suffirait de quelques désistements, dont ceux attendus de Zverev et de Djokovic, pour que le joueur controversé foule les courts de tennis du stade IGA.

Eugène Lapierre estime de « 90 à 95 % » ses chances de le voir entrer au tableau principal de Montréal, étant le « troisième sur la liste ».