À deux semaines des Jeux de Sotchi, les X Games ont permis de faire le point sur l'état des forces dans plusieurs disciplines. Et même si le surfeur Mark McMorris a subi une fracture d'une côte dans l'épreuve de slopestyle, le bilan général est très positif pour l'équipe canadienne.

La consécration de Maxence Parrot, double médaillé d'or, fait de lui l'un des grands favoris des Jeux en slopestyle, une épreuve où il retrouvera McMorris et Sébastien Toutant ainsi que l'Américain Shaun White.

Le skieur de Bromont a montré qu'il n'avait aucun complexe face aux vedettes établies de sa discipline, et l'aisance avec laquelle il a réussi des figures inédites sous la pression laisse croire qu'il pourra répéter ses exploits à Sotchi.

La situation est évidemment moins rose pour McMorris, qui s'est laissé piéger bêtement dans une manoeuvre qu'il réussit habituellement les yeux fermés. Le surfeur de Regina a toutefois promis d'être aux Jeux et son talent est tel qu'il pourrait bien nous étonner.

Les Canadiens devront toutefois se méfier de White. Il est évidemment qu'encore une fois, le double champion olympique sera le grand favori en demi-lune, une discipline qu'il domine de la tête et des épaules depuis plusieurs années. Toutefois, il rêve aussi d'enlever la première compétition olympique de slopestyle, question d'étoffer encore plus son palmarès déjà légendaire.

En ski acrobatique, les Américains Nick Goepper (slopestyle) et David Wise (demi-lune) ont solidifié leur position de favoris. Les Canadiens sont passés à côté de l'occasion, mais les vétérans Mike Riddle et Justin Dorey seront quand même des prétendants au podium olympique en demi-lune.

En slopestyle, le Québécois Alex Beaulieu-Marchand devra surtout apprendre à composer avec la pression terrible des Jeux. Solide techniquement, capable d'innover avec des figures spectaculaires, le skieur de 19 ans originaire de Québec a les atouts pour surprendre... s'il contrôle ses nerfs.

Soulagement chez les filles

Si l'équipe canadienne féminine arrivait à Aspen avec plusieurs points d'interrogation, elle en est repartie parfaitement rassurée. La Montréalaise Kaya Turski a fait preuve d'une classe extraordinaire en enlevant son cinquième titre en slopestyle malgré une grave intervention chirurgicale qu'elle a subie à un genou il y a tout juste cinq mois.

Loin de sa meilleure forme - son genou a encore fait des siennes -, Turski a dominé par sa maîtrise des modules de rampes et par des sauts parfaits, même s'ils n'étaient pas les plus complexes. Une coche au-dessous, la Québécoise Kim Lamarre a eu recours à la même recette et cela lui a permis de monter sur le podium!

Des skieuses plus jeunes qu'elles - l'Américaine Maggie Voisin, la Canadienne Dara Howell ou la Norvégienne Tiril Sjastad Christiansen - tentent et réussissent parfois des sauts impressionnants, mais sauront-elles les exécuter à Sotchi?

En demi-lune, on attendait le retour de Rosalind Groenewoud et la skieuse n'a pas déçu. Un peu à court de forme elle aussi, «Roz G» a quand même enlevé la médaille d'argent et a enfilé trois descentes de très haut niveau en finale. Si elle peut ajouter un peu d'amplitude à ses figures - comme elle l'espère -, la Canadienne pourrait chauffer l'Américaine Maddie Bowman.

Les Canadiennes sont moins fortes en surf des neiges acrobatique, à l'exception de Spencer O'Brien, encore médaillée en slopestyle, qui sera la seule véritable prétendante au podium à Sotchi.

Les Américaines dominent encore dans ces disciplines et tant Kelly Clark (demi-lune) que Jamie Anderson (slope-style) seront les grandes favorites à Sotchi.

En terminant, un mot sur Dominique Maltais, qui est passée à côté de la finale vendredi matin avec un genou meurtri et aussi un brin de malchance. La Québécoise, qui avait nettement dominé les qualifications, n'entendait visiblement pas prendre de risque à deux semaines de la compétition la plus importante de sa carrière.

Pour plusieurs athlètes - les plus jeunes, notamment -, les X Games sont aussi importants que les Jeux. D'autres ont toutefois compris avec le temps qu'on peut revenir à Aspen chaque année, alors qu'on n'a qu'une ou deux chances dans toute sa vie de gagner une médaille olympique.

Photo Hakon Mosvold Larsen, AP

Kaya Turski