Il y a, derrière le stade Telus, des terrains synthétiques « désuets » qui ont besoin d’être « refaits ». Pour Philippe Bernard, directeur de l’Association régionale de soccer de Québec (ARS Québec), ce secteur serait un endroit de choix pour y construire une nouvelle enceinte consacrée au soccer.

« Il n’y a pas de secret, estime quant à elle Julie Dionne, directrice du service des activités sportives de l’Université Laval. Les gens du soccer qui viennent pratiquer chez nous savent très bien que nos terrains de soccer actuels devront faire l’objet de rénovations éventuellement. »

Par exemple, dès que tombe une averse, les terrains « ne sont pas capables de se drainer correctement », ce qui les rend « impraticables ».

La construction d’un nouveau stade dans cette zone-là « pourrait être gagnant-gagnant », estime Bernard.

Avec une synergie entre l’ARS Québec, le cégep de Sainte-Foy, le collège Champlain–St. Lawrence, le Rouge et Or, qui en sont déjà des utilisateurs, ainsi qu’une équipe de la Première ligue canadienne (PLC), « il y aurait une belle continuité à faire impliquant toutes les tranches d’âge ».

« Il n’y aurait ça nulle part ailleurs au Canada », avance-t-il.

Québec « n’est pas propriétaire des terrains », rappelle toutefois Jean-François Gosselin, élu responsable des sports à la Ville de Québec.

PHOTO YAN DOUBLET, ARCHIVES LE SOLEIL

L’élu responsable des sports à la Ville de Québec, Jean-François Gosselin

« Ça appartient à l’Université Laval. » Et si construction il y a, « ça ne fait pas du tout partie » des plans de l’Université de contribuer au financement de la nouvelle infrastructure, souligne Julie Dionne.

« L’Université Laval pourrait peut-être être un endroit de location, évoque-t-elle. Construire un stade, c’est une autre paire de manches. Je pense qu’il y a plusieurs autres terrains [à Québec] qui peuvent se faire aussi. »

La Ville serait-elle prête à participer au financement d’une telle infrastructure sportive ?

« On est ouverts », indique de nouveau Jean-François Gosselin. L’élu ajoute dans la foulée que « rien de concret » n’a été déposé « sur la table ».

« Le ballon est dans le camp des promoteurs. La Ville ne sera pas un promoteur. »

Jean-François Gosselin souligne que la Ville est prête à « collaborer ». Mais « ça dépend toujours du montage financier, des subventions disponibles pour différents programmes, autant provinciaux que fédéraux ».

Il ne s’avance pas non plus sur les coûts potentiels d’un tel projet. « J’ai posé la même question, mais on m’a répondu qu’on n’en était pas là », dit-il.

« De toute façon […] ça se peut qu’il n’y ait même pas de demande à nous faire. Le promoteur pourrait s’organiser avec l’Université Laval et nous, on n’a pas besoin d’intervenir. Ça se peut aussi. »

« Terreau fertile »

Il n’y a pas que le soccer professionnel masculin qui se cherche de nouveaux marchés au pays. Il y a aussi une ligue féminine, surnommée pour l’instant « Project 8 », qui prévoit voir le jour en 2025. La Ville de Québec veut être « tenue au courant » des développements à ce chapitre.

En premier lieu, parce que la région de Québec, identifiée comme une « région par excellence » par Soccer Québec, « est un terreau qui est très, très fertile pour le soccer masculin et féminin », souligne Jean-François Gosselin.

Mais aussi parce que si nouveau stade il y a, l’enceinte pourrait éventuellement être partagée entre des équipes masculine et féminine.

En tant que responsable des sports, Jean-François Gosselin dit être celui « qui est toujours en train de pousser pour qu’on ait plus d’infrastructures de proximité ». Et il rappelle qu’avec une administration et un maire reconnus pour leur amour du sport, « les gens voient [que la Ville] a une ouverture ».

Et surtout, il sent une « effervescence » pour le soccer à Québec, lui qui est impliqué dans ce sport à Beauport.

La communauté des affaires veut participer. Je le sens beaucoup sur le terrain, principalement parce qu’il y a tellement de gens qui ont touché au ballon rond [dans leur vie].

Jean-François Gosselin

L’intérêt est là de part et d’autre, donc. Mais l’idée de construire une telle enceinte est-elle réaliste dans un avenir rapproché ?

« J’ai envie de dire oui, lance Philippe Bernard. […] J’ai l’impression que dans le cadre de la Coupe du monde qui s’en vient, ça peut susciter l’intérêt de gens de l’extérieur, qui ont leurs propres capitaux, et qui pourraient être intéressés pour construire, si l’occasion se présentait. »

À propos de l’idée générale d’une équipe de soccer professionnelle à Québec, Jean-François Gosselin dit que la Ville « aimerait que ça se fasse ».

« On espère que ça va se faire. »