Le score était à égalité. Tout allait se décider lors de la dernière action du match : un coup franc de Lionel Messi.

L’Argentin s’est installé dans l’axe, armé de cette confiance dont seul l’un des plus grands du sport est capable. Il a fait deux pas, a caressé le ballon du pied gauche avant que celui-ci ne contourne le mur et n’épouse la lucarne. Puis ç’a été l’euphorie.

Le feu d’artifice, les partisans en délire, le sourire authentique sur le visage du numéro 10 qui est allé rejoindre ses enfants, tout cela a contribué à bâtir la légende instantanée que constitue ce coup de génie. Bref, c’est ainsi que s’est terminé le premier match de la Pulga avec l’Inter Miami. Il s’est conclu avec le début d’un nouveau chapitre de l’histoire du soccer en Amérique du Nord.

Ultimement, le pointage de 2-1 en faveur de Miami face au Cruz Azul en Coupe des Ligues a été quasi secondaire. On retiendra davantage cette action que tout le reste des 90 minutes combinées.

« Ce que j’ai regardé, c’est le but. Je savais que je devais marquer, c’était la dernière action du match. Je voulais marquer pour que nous n’allions pas aux tirs au but ensuite. C’était très important pour nous d’obtenir cette victoire, c’est un nouveau tournoi, cela va nous donner de la confiance pour l’avenir », a raconté Messi après la rencontre au micro d’Apple TV.

Messi ne le mesure peut-être pas, mais cette frappe est tout sauf anecdotique. En revanche, nul besoin de passer le message à David Beckham, copropriétaire du club, qui, lui, a déjà saisi l’ampleur du moment.

PHOTO MARCO BELLO, REUTERS

David et Victoria Beckham

C’est tellement un grand moment pour ce pays. C’est tellement un grand moment pour cette ligue et c’est un aussi grand moment pour nous.

David Beckham, copropriétaire de l’Inter Miami

Il sait de quoi il parle, ce cher Beckham. L’ancienne gloire du Real Madrid et de Manchester United avait elle aussi propulsé la MLS à un niveau supérieur, le 21 juillet 2007, quand elle avait porté les couleurs du Galaxy de Los Angeles pour la première fois. Seize ans plus tard jour pour jour, c’est Messi qui a pris le relais.

Le septuple lauréat du Ballon d’Or a fait son entrée dès la 54minute de jeu après que la foule l’eut réclamé à maintes reprises depuis le début de la partie. Il a immédiatement hérité du brassard de capitaine et s’en est montré digne comme pas un.

PHOTO SAM NAVARRO, USA TODAY SPORTS

Lionel Messi (10), quelques secondes avant de faire son entrée sur le jeu

À 36 ans, Messi n’est pas sur le terrain pour faire du cardio et réaliser des tâches défensives. Quand il touche au ballon, son talent n’a pas d’égal. Pour une première rencontre, il a montré de belles combinaisons avec l’attaquant Josef Martínez et son ancien coéquipier du FC Barcelone – qu’il a amené avec lui dans ses bagages – Sergio Busquets.

Quoi qu’il en soit, s’il peut offrir d’autres moments aussi magiques durant les deux prochaines saisons, Beckham, la MLS et Apple pourront tous dire « mission accomplie ».

L’astre du nom de Messi

Personne n’a prétendu le contraire pour l’occasion, tout gravitait autour de Messi. Chaque caméra a été braquée sur la vedette argentine, le montrant à l’écran à chaque occasion possible. L’évènement a également attiré le gratin de la société.

LeBron James, Serena Williams, Kim Kardashian et Sergio Agüero étaient tous dans l’enceinte pour cette journée historique pour le soccer en Amérique du Nord.

En fait, toute la semaine a été consacrée à Messi. Pour tenter de satisfaire aux demandes de sièges, deux énormes sections amovibles, prêtées par le Grand Prix de Formule 1, ont été ajoutées au Drive Pink Stadium. Tous les billets ont trouvé preneur malgré des prix exorbitants.

Même lors du premier entraînement de la Pulga ouvert aux membres des médias, plus tôt cette semaine, environ 200 journalistes étaient sur les lieux. C’est du jamais vu pour le circuit.

Le même effet s’est fait sentir dans l’alignement. L’arrivée de Messi a mené à celle de ses amis du FC Barcelone, Sergio Busquets et Jordi Alba. Ce dernier, qui n’est pas encore avec l’équipe, saura assurément rendre de grands services dans le couloir gauche.

D’ici là, les chaînes de télévision et réseaux sociaux vont s’occuper de présenter en boucle ce petit moment de l’histoire qui s’est écrit sous nos yeux.