Bons sentiments. Bienveillance. Amour, souvenirs et nostalgie, déjà. La toute dernière conférence de presse de Djordje Mihailovic en tant que membre du CF Montréal a été empreinte de tous ces thèmes, mardi.

Il y a parfois des divorces hargneux dans le monde du sport. Celui entre la vedette américaine et le Bleu-et-noir génère l’impression contraire.

« Mes deux années ici ont passé si vite », a souligné un Mihailovic émotif au Centre Nutrilait, lors du bilan du CFM.

Le créatif milieu de terrain, qui a été transféré en août vers l’AZ Alkmaar, aux Pays-Bas, venait d’être interrogé sur ses sanglots après le coup de sifflet final, dimanche dernier.

« J’ai pensé au moment où j’ai décidé de venir à Montréal, explique-t-il, la gorge nouée. Avec toutes les incertitudes qui en découlaient. Pas seulement de rejoindre une autre équipe de MLS, mais aussi de changer de pays, où la langue et la culture sont différentes.

« Et malgré tout, tout est venu si naturellement à mon arrivée. Je me suis senti si à l’aise. À l’entraînement, pendant les matchs. Tous les jours. Alors lorsque l’officiel a sifflé, tout est sorti. C’était fini. Mon parcours ici. J’étais triste. »

Il assure se sentir « heureux » deux jours plus tard. « Je ne regrette rien », dit l’Américain. Et surtout pas d’avoir « décidé de venir ici au lieu des autres équipes auxquelles [il pensait] ».

Prêt pour l’Europe

Mihailovic estime que son temps dans la métropole québécoise lui permettra de s’adapter plus facilement de l’autre côté de l’Atlantique. « Montréal est presque une ville européenne », croit-il.

Il sourit.

« Je roulais sur l’autoroute, peu après mon arrivée ici. Je conduisais à 100 mi/h, au lieu de 100 km/h ! Ce sont ces petites choses. Alors je crois que la transition là-bas sera facile pour moi. »

Parlant de conduite : il va se rendre en voiture à Chicago, sa ville d’origine, dès mercredi. Puis il va « probablement » aller s’entraîner avec sa nouvelle équipe la semaine prochaine.

Que gardera-t-il de Montréal, avant son départ ?

Il fait froid ! Plus froid que je ne le pensais. Je viens de Chicago, et il fait très froid à Chicago.

Djordje Mihailovic

C’est un réel chapitre qui se termine pour Mihailovic. Il a joué son premier match en tant que titulaire en MLS au stade Saputo le 16 août 2017 (une défaite de 3-0 pour son Fire). Puis son dernier dimanche.

« J’étais ressorti de ce match-là au stade Saputo en me disant que les partisans ici avaient une réelle passion pour leur club. Et en arrivant à Montréal, je l’ai ressentie. Surtout lors des deux derniers mois. On pouvait sentir l’énergie des Montréalais. »

« Comme une famille »

Oui, Mihailovic a été heureux chez le CFM. Un sentiment partagé par le club.

« L’émotion de Djordje, ça résume ce qu’on promet comme projet », assure le directeur sportif Olivier Renard.

« Si des gens décident de nous quitter pour X ou Y, l’important, c’est qu’on se revoie plus tard, et on sait que l’on a eu de bonnes années ensemble. »

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Kamal Miller et Djordje Mihailovic

Avec l’Américain, c’est sans aucun doute mission accomplie.

« Je n’ai jamais développé une relation avec une équipe comme celle que j’ai eue ici, estime Mihailovic. Le mérite revient à la façon dont le club est géré. On est comme une famille, et ce sentiment se traduit en succès sur le terrain. »

Selon lui, la deuxième position dans la Conférence de l’Est est évidemment « le résultat de ce qu’on a fait sur le terrain ». « Mais c’est aussi grâce à ce qui se passe hors du terrain avec les joueurs. »

Et maintenant qu’il quitte le navire pour le plus grand défi de sa jeune carrière, le milieu de 23 ans souhaite que le CF Montréal « aspire à plus que de simplement se qualifier pour les éliminatoires ».

« Il devrait aspirer à devenir champion. Cette année, on aurait pu l’être. Je le crois avec certitude. »