Le ciel est d’un bleu vif au-dessus du CF Montréal présentement. Il n’y a qu’un seul petit nuage qui persiste dans son horizon. Et s’il n’est pas repoussé, il pourrait se transformer en cumulonimbus orageux.

Comme celui qui s’est abattu sur le stade Saputo, mardi soir, au moment même où La Presse rencontrait le président du CFM, Gabriel Gervais.

Le nuage dont on parle ici, c’est celui que représente le dossier du contrat de l’entraîneur-chef Wilfried Nancy.

Mettons quelque chose au clair dès maintenant : Nancy a une option d’un an à son contrat. Le CF Montréal n’a qu’à l’activer pour qu’une autre année de l’entraîneur-chef à la barre de l’équipe soit confirmée. Et Olivier Renard, directeur sportif et vice-président du CFM, a déjà dit qu’il voulait attendre la fin de la saison pour en discuter plus sérieusement avec le principal intéressé. Il l’a dit à plusieurs reprises, notamment dans une entrevue avec La Presse il y a quelques semaines.

Mardi, assis dans une loge alors que la pluie tombait sur la pelouse de l’enceinte, le président Gabriel Gervais a assuré à son tour qu’une option, « c’est comme une année de contrat ».

« Coach Will a essentiellement signé un contrat de trois ans », explique-t-il, faisant référence à sa nomination à titre d’entraîneur-chef à l’entame de la saison 2021.

« Nous, dans le fond, on se concentre sur le projet en cours, qui est cette saison. On se parle avec Will, et on va vous revenir […] quand on aura quelque chose de matériel à vous annoncer. »

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Wilfried Nancy, entraîneur-chef du CF Montréal

Soit. La question qui persiste, toutefois, est à savoir pourquoi le club n’a pas déjà activé ladite option. Comme il l’avait fait l’an dernier, après deux défaites consécutives en mai.

Cette année, il y a les performances de l’équipe sur le terrain (bonjour, les séries à domicile). Il y a le transfert de Djordje Mihailovic vers les Pays-Bas, exemple parfait démontrant que Wilfried Nancy sait comment mener à bien le projet de formation des joueurs du club. Il y a aussi le style de jeu appliqué, porté vers l’avant, auquel ses joueurs adhèrent. Et les partisans aussi.

Tous des facteurs qui font que Wilfried Nancy est aujourd’hui candidat au titre d’entraîneur de l’année en MLS. Et qui pourraient même lui valoir plus que l’activation de l’option, mais bien une prolongation de contrat.

« Nous, la façon dont on fonctionne, c’est Olivier qui mène tout le département sportif, avec sa vice-présidence, explique Gabriel Gervais. Je travaille de concert avec lui, tout comme je travaille avec les autres vice-présidents. Ensemble, on amène ça au conseil d’administration. C’est notre décision à nous, c’est notre recommandation. »

« La hiérarchie va être respectée dans ce dossier », confirme-t-il, lorsqu’on lui demande si le propriétaire Joey Saputo pourrait s’immiscer dans cette décision.

« Olivier mène tous les processus de renégociation de contrats, que ce soit avec n’importe quel membre du personnel technique – et j’inclus le coach là-dedans –, les gens de l’Académie, les joueurs. »

Au stade Saputo pour y rester

L’autre interrogation qui flotte dans l’air du Parc olympique ces jours-ci, c’est à savoir si le CF Montréal jouera son ou ses matchs de séries à son domicile actuel ou à celui du Monster Spectacular.

Mais la réponse est de plus en plus évidente : toutes les parties prenantes à qui l’on a parlé veulent jouer au stade Saputo. C’est même la position du président et du propriétaire, assure Gervais.

« On est ensemble là-dessus », dit-il.

On veut absolument être en mesure d’avoir nos matchs des séries ici, au stade Saputo.

Gabriel Gervais, président du CF Montréal

Surtout que si les « rêves les plus fous » du président sont exaucés, le CFM pourrait y jouer la finale de la Coupe MLS, prévue le 5 novembre.

« C’est sûr que si c’était le 5 décembre, je vous dirais que ça pourrait être problématique d’avoir ça au stade Saputo. Le stade n’est pas conçu pour l’hiver. Fin novembre, début décembre, il peut y avoir des conditions hivernales. L’enceinte, l’eau, les tuyaux qui sont gelés et qui éclatent. On veut offrir la meilleure expérience. »

La finale du Championnat canadien à Montréal le 21 novembre 2021, « c’était limite », ajoute-t-il.

Le président n’évalue pas, par ailleurs, la possibilité de vendre des places debout en séries pour augmenter le nombre de billets vendus au-delà des 19 619 qui constituent une salle comble.

Le Big O, toujours utile l’hiver

La surface synthétique mal-aimée du Stade olympique, qui appartient au CF Montréal, sera bientôt remplacée.

Et l’investissement de cette nouvelle surface ne provient pas du club, mais bien du Parc olympique.

Dans le contexte où le CFM envisage de faire des « améliorations » au stade Saputo dans les prochaines années, se pourrait-il que celles-ci permettent de délaisser l’option de jouer quelques matchs par année au Big O ?

Il faut voir quels sont les retours sur investissement, prévient Gervais. Il fait comprendre qu’il serait très cher de jouer des matchs extérieurs l’hiver en chauffant le terrain, comparativement à l’idée de « jouer quelques matchs à côté, sur une nouvelle surface ».

« Si on fait des améliorations ici, soit d’hiverniser le stade à longueur d’année, c’est quand même de gros investissements. »