« Je parle pour moi, pour mes joueurs : on veut jouer au stade Saputo, avec une salle comble. »

Samuel Piette est catégorique. Le cocapitaine du CF Montréal ne veut pas que son équipe dispute son ou ses matchs éliminatoires au Stade olympique.

« Je te le dis d’avance, lance-t-il avant que la question de La Presse ne soit complètement formulée. Les joueurs veulent jouer ici, au stade Saputo. Je comprends qu’au Stade olympique, on peut avoir plus de monde. […] Et je suis sûr à 100 % qu’on peut le remplir. On le voit avec les matchs à guichets fermés que l’on a. »

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Kei Kamara (23) et Samuel Piette (6)

Mais nous, notre maison, c’est le stade Saputo. J’aime comment il est. Intime. Les gens sont près de nous. On l’a vu [vendredi] avec l’ambiance. Quand le stade explose, c’est quelque chose de spécial. On veut ça en séries.

Samuel Piette

Le CF Montréal tenait un entraînement public dans l’enceinte montréalaise, sous le soleil de ce samedi matin. Piette avait encore son crayon à la main, lui qui venait de signer quelques autographes avec des partisans.

Tout comme Alistair Johnston, qui s’est présenté devant les micros quelques instants plus tard dans le tunnel menant au vestiaire des joueurs. Ce dernier a notamment souligné les enjeux liés à la surface synthétique du Big O.

« Notre style de jeu est maximisé sur un beau terrain de gazon, confie-t-il. Il y a de réelles limitations lorsqu’on joue au Stade olympique. La surface affecte ton corps et son temps de récupération. »

Puis, comme Samuel Piette, il a vanté les mérites de l’endroit où le CFM est allé chercher sa qualification pour les éliminatoires in extremis, la veille.

« C’est un stade petit et intime qui donne l’impression que les gens sont au-dessus de toi. On peut vraiment en tirer profit. »

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Les joueurs du CF Montréal célèbrent le but égalisateur vendredi soir.

Si Gabriel Gervais le dit

Les joueurs n’auront pas de difficulté à convaincre leur président, au moins.

Dans une entrevue accordée à La Poche Bleue, Gabriel Gervais a déclaré que « dans [ses] rêves les plus fous, [il] verrait bien une finale de la MLS au stade Saputo, le 5 novembre prochain ».

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Le président du CF Montréal, Gabriel Gervais

Il a aussi rappelé qu’il « adore le soccer d’automne », citant son parcours de joueur universitaire avec McGill et Syracuse.

Surtout qu’au pays, on a récemment été témoin d’un avantage du terrain certain dans les conditions hivernales canadiennes. La sélection de John Herdman l’avait emporté 2-1 face au Mexique, en novembre 2021, à Edmonton.

Un certain Alistair Johnston y était. Et même malgré une température de -16, le bon Johnston était en short et en manches courtes. Question d’apeurer les visiteurs, dit-il.

Ça met un doute dans la tête de l’autre équipe lorsqu’elle voit son adversaire bourdonner, prêt à jouer dans ces conditions. Ils se disent : “Mon Dieu, j’ai tellement hâte que ce soit terminé.”

Alistair Johnston

« Ce serait un bon avantage pour nous, ajoute le défenseur canadien. On a un bon contingent de joueurs canadiens dans notre équipe. Ils sont bâtis pour cette météo. Et on verra comment se sentira Romell Quioto en novembre ! »

Johnston, ce « nerd du soccer »

Avant les premiers matchs éliminatoires du 15 octobre, le CF Montréal a encore quatre rencontres à disputer.

Zachary Brault-Guillard, le héros du match de vendredi, mentionnait qu’il ne fallait pas « se reposer sur ses lauriers », malgré la qualification.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Zachary Brault-Guillard célèbre son but avec son entraîneur Wilfried Nancy.

Pour ce faire, Wilfried Nancy pourra continuer de compter sur Alistair Johnston, son homme de fer. Le Canadien a disputé tous les matchs du CFM cette saison.

« Il est incroyable, ce gars », a lâché l’entraîneur-chef en souriant, vendredi. Nancy a employé son défenseur à trois positions pendant ce match contre le Crew.

« Il est tellement intelligent, renchérit-il. Il comprend tous les concepts de jeu. Je suis content pour lui. Il nous aide beaucoup. Je peux jouer avec lui. Et il adhère à ça. »

On fait part au principal intéressé de ces commentaires, le lendemain.

« Oh, c’est bien d’entendre ça ! », rétorque-t-il joyeusement.

« C’est plaisant de jouer dans différents schémas tactiques. Je le fais avec le Canada, aussi. Mais de le faire ici, et en tant que vrai nerd du soccer, ça m’inspire. J’adore être sur le terrain et essayer différentes choses. Merci au personnel d’entraîneurs de croire en moi. »

Ce n’est pas pour rien que l’équipe technique est une bonne candidate pour remporter les honneurs de la MLS, selon Johnston.

« Ils le méritent, avec ce qu’ils ont accompli ici. Et avec les joueurs qu’ils ont à leur disposition. En comparaison avec d’autres équipes, ce ne sont pas les mêmes sommes d’argent qui sont déployées ici. Mais si vous jetez un regard à notre vestiaire, vous voyez que notre équipe a été construite de haut en bas. »

« On a confiance en notre groupe. Toutes les équipes ne peuvent pas dire ça. »