(Montréal) Jouer un match de soccer en altitude pour un club visiteur n’est jamais facile. Affronter une équipe qui occupe les bas-fonds du classement de sa ligue peut s’avérer un piège. Or, voilà ce à quoi sera confronté l’Impact de Montréal samedi soir face aux Rapids du Colorado.

Avec 20 points en 22 matchs, les Rapids (5-12-5) vivotent au 12e et dernier rang du classement de la section Ouest de la MLS, bien qu’ils possèdent une meilleure moyenne de points par match que les Whitecaps de Vancouver (4-11-9), qui comptent 21 points.

Au total des points, seul le FC Cincinnati (5-16-2), dernier dans l’Est, fait pire que les Rapids alors que les équipes de la ligue ont entamé le dernier tiers du calendrier.

De son côté, l’Impact (10-11-3) semble être sorti de sa léthargie à la suite de son éclatante victoire de 4-0 face à l’Union de Philadelphie, qui s’était présenté au stade Saputo samedi dernier au premier rang du classement de l’Est.

Or, après un tel triomphe, il serait facile pour l’Impact de prendre les Rapids à la légère d’autant plus que ces derniers n’ont pas gagné à leurs quatre dernières sorties (0-3-1). Toutefois, avant ce creux de vague, les Rapids présentaient un dossier de 5-2-2, un rendement qui coïncidait avec l’arrivée de Conor Casey à titre d’entraîneur-chef par intérim, le 1er mai dernier, en remplacement d’Anthony Hudson.

Ce dernier s’est vu montrer la porte de la sortie après que son équipe eut amorcé la campagne avec une fiche de 0-7-2.

« Le changement d’entraîneur s’est révélé plutôt positif pour l’équipe, a noté Rémi Garde au sujet des Rapids. Aussi, j’ai appris que dans la MLS, il ne fallait pas trop regarder le classement parce que ça ne veut pas dire grand-chose. Je pense plutôt qu’il faut regarder l’état de forme des équipes et effectivement, Colorado, selon ce que j’ai regardé, est une équipe solide. Il y a un niveau d’engagement athlétique qui est assez important. Ils ont des gabarits, ils sont dangereux sur coups de pied arrêtés. C’est une équipe qui, pour moi, n’est plus la même par rapport au début de saison. Le classement qu’elle a aujourd’hui reflète son début de saison raté, mais pas les 10 ou 12 derniers matchs. »

Conscient du défi que représente un match au Colorado, à cause de sa situation géographique, Rémi Garde prévoyait tenir un entraînement assez léger au Centre Nutrilait jeudi matin, avant une envolée peut-être un peu plus hâtive qu’à l’accoutumée pour s’habituer aussi tôt que possible à l’altitude et à l’air raréfié.

D’ailleurs, l’Impact affiche un dossier de 1-3-0 en quatre visites au Colorado. Sa seule victoire remonte au 10 octobre 2015, 1-0 grâce à un but de Didier Drogba.

« C’est un paramètre. [À]1700 m d’altitude, je crois, ce n’est pas rien, a fait remarquer l’entraîneur-chef de l’Impact. On se souvient de Salt Lake l’an dernier où c’était moins élevé mais où on avait pu sentir que c’était un peu difficile pour les joueurs parfois au niveau de l’oxygénation. Il faudra faire avec. On n’a pas le choix. On ne peut pas partir non plus 15 jours avant. Ce sera un paramètre important, mais je pense qu’on peut y faire face aussi. »

Peu importent les circonstances, l’objectif demeure le même pour l’Impact : aller cueillir trois points, ce qu’il n’a pas fait lors d’un match à l’étranger depuis sa victoire de 2-1 au New Jersey, face aux Red Bulls de New York, le 8 mai. Depuis, l’Impact présente une fiche de 0-4-0 sur la route, avec cinq buts marqués et dix buts accordés.

« Nous avons besoins de trois points, à domicile ou à l’étranger, a déclaré Maximiliano Urruti avant l’entraînement de l’équipe jeudi matin. Nous avons très bien joué lors du dernier match, nous avons marqué beaucoup de buts et c’est très important. »

Son compatriote Ignacio Piatti est lui aussi très conscient de l’importance du match de samedi, car la lutte est de plus en plus vive dans l’Est.

« Il ne faut pas perdre de points. On veut se qualifier pour les séries éliminatoires. C’est important d’aller là-bas et de prendre des points. Il y a New England, il y a Toronto, on est tous proches pour la dernière place [menant aux séries]. Il faut prendre des points », a répété Piatti.