L'entraîneur-chef de l'Impact, Rémi Garde, a confirmé hier ce que son président, Joey Saputo, avait promis au terme du match de lundi. Il y aura des changements à l'effectif de l'équipe au cours de l'été et la réflexion est bien amorcée.

M. Garde a rencontré la presse pour la première fois depuis que M. Saputo a déclaré, sur les ondes du 98,5 FM, qu'aucun joueur n'était intouchable et que l'équipe allait «faire beaucoup» lors de la prochaine période de transferts, qui s'amorcera le 10 juillet prochain.

«En venant, il était assez clair qu'il y avait des choses à faire évoluer, a-t-il concédé. Mais on n'a pas pu faire évoluer jusqu'au bout ce qui était envisagé, pour différentes raisons. Je vous l'ai déjà dit et le président l'a annoncé, il y a encore des mouvements à faire.»

À écouter parler M. Garde, on comprend que ses efforts de recrutement se tournent surtout vers l'Europe. Or il n'est pas évident pour les équipes de MLS d'y recruter durant l'entre-saison, car les calendriers des deux continents sont décalés.

« C'était une période où, en Europe, les équipes ne voulaient pas nécessairement lâcher les joueurs qui étaient intéressés à venir parce qu'elles en étaient à la moitié de leur saison et elles disputaient soit le maintien, soit des objectifs plus élevés, a rappelé M. Garde. On a effectivement manqué deux ou trois cibles que j'aurais aimé avoir aujourd'hui avec moi.»

Si l'Impact veut recruter en Europe, il devra presque assurément commencer par liquider certains de ses joueurs internationaux. L'équipe en compte déjà 11 pour seulement 9 places permises, car 2 d'entre eux sont inscrits sur la liste des blessés.

La vente d'Ignacio Piatti, envisagée lundi par M. Saputo, libérerait une place. Tout en se montrant extrêmement prudent pour ne pas revenir sur les propos de son patron, Garde ne s'est pas montré particulièrement chaud à l'idée de se débarrasser de son meilleur atout.

«Vous n'avez qu'à réécouter ce que j'ai dit sur Nacho depuis que je suis là», a-t-il simplement répondu. Garde n'a à peu près eu que des éloges envers l'Argentin depuis son arrivée.

Cela dit, l'Impact a encore huit matchs à disputer d'ici là et il serait mal avisé d'attendre ce moment pour se relancer.

«J'ai dit aux joueurs que pour les huit prochains matchs, la solution devra venir de l'intérieur, a confié Rémi Garde. Nous avons l'opportunité de montrer que nous ne sommes pas à l'endroit où nous devrions être au classement.»



Changer de tactique

M. Garde est également revenu sur les difficultés démontrées par son équipe lors du dernier match pour convertir les nombreux centres envoyés vers la surface en buts. La qualité de certains de ces centres était douteuse, a-t-il d'abord précisé, ce qu'a également noté Samuel Piette.

«On a vu beaucoup de centres qui ont été "au troisième poteau", comme j'appelle ça. Je pense que ça, ça nous a tués, le fait de mettre beaucoup de ballons qui n'aboutissaient pas à quelqu'un, ça joue aussi mentalement.»

Au-delà du problème de taille des joueurs montréalais, qui font face à des défenseurs nettement plus grands qu'eux, et du manque de «méchanceté» dans la surface auquel avait fait référence M. Garde après le match, il y a aussi un problème de tactique.

«Quand j'ai mentionné à la fin du match un manque de volonté, ce n'est pas tout à fait ça, a corrigé Garde. C'est plus un sujet tactique, c'est le désir de passer devant son adversaire. Si on attend le ballon au deuxième poteau, vous regarderez, il y a très peu de buts qui sont marqués comme ça. Quand on marque sur un centre, c'est qu'on est passé devant son adversaire et souvent, au premier poteau. Il faut obligatoirement que quelqu'un passe au premier poteau. Ce sont des choses que j'ai répétées, qu'on a travaillées avec les joueurs qui, normalement, doivent être dans ces positions et qui ont un peu de mal à rentrer.»

Le défenseur Daniel Lovitz s'est d'ailleurs déclaré très optimiste que les leçons tactiques que tente d'inculquer l'entraîneur depuis le début de la saison vont finir par rapporter.

«Je pense que le plus important est d'établir une identité et je pense que Rémi a été très clair à ce sujet. Je crois que ce n'est qu'une question de temps avant que ça ne clique. L'an dernier, nous étions une équipe qui fonctionnait par séquences, avec des hauts et des bas. Cette année, c'est difficile jusqu'à présent, mais c'est important de comprendre qu'une fois que ça va cliquer, ce sera de façon très durable.

«Quand nous allons commencer à avoir des résultats, je ne nous vois pas avoir des séquences de deux, trois, quatre ou cinq mauvais matchs comme nous l'avons fait en perdant huit de nos neuf derniers matchs l'an dernier.»

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Photo Eric Bolte, USA TODAY Sports

Rémi Garde a commenté hier les difficultés démontrées par son équipe lors du dernier match pour convertir les nombreux centres envoyés vers la surface en buts.

Pas un luxe

L'Impact disputera demain son premier match au Minnesota en MLS. Le Minnesota United FC (4-7-1) n'a pas tellement mieux fait que l'Impact (3-9) jusqu'ici cette saison et les Montréalais ont l'ambition d'aller y chercher trois points. «Nous n'avons plus le luxe de nous présenter pour des matchs à l'extérieur et de nous contenter d'un point», a résumé Daniel Lovitz.

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Pas un luxe (2)

Le Minnesota United évolue sur une surface synthétique, mais Rémi Garde ne semble pas avoir l'intention de ménager certains joueurs pour éviter les blessures. «Je ne suis pas sûr d'avoir le luxe de pouvoir me passer de joueurs sur ce match-là par rapport à ces critères-là.» Le défenseur central Rudy Camacho devrait être disponible, selon ce qu'a indiqué l'entraîneur. Rod Fanni, lui, dit toujours se sentir de l'inconfort, même s'il s'entraînait hier normalement. Saphir Taïder est resté à l'intérieur, hier, pour subir des traitements.

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Tous égaux

Samuel Piette ne semble pas avoir détesté entendre Joey Saputo indiquer qu'il n'y avait pas d'intouchables chez l'Impact en vue du marché de juillet. «Ça peut peut-être ébranler certains joueurs, mais pour moi, c'est bien correct qu'il dise ça. C'est un message qui fait en sorte que tout le monde est égal et qu'il faut travailler autant. Ce n'est pas parce que tu es un plus gros joueur ou que tu fais un plus gros salaire que tu peux te relâcher.»