Selon toute vraisemblance, Hernan Bernardello fera ses débuts ce soir, contre les Earthquakes de San Jose, dans le cadre du premier acte de la Ligue des champions. Plus de deux semaines après son embauche, le milieu de terrain argentin s'est dit impatient de vivre son baptême du feu avec l'Impact. Après avoir vu le dernier match depuis le banc des remplaçants, il devrait, cette fois, jouer un rôle plus actif.

«L'entraîneur m'a manifesté qu'il aimerait me voir [ce soir] si je me sentais bien. Moi, j'ai très envie de jouer et je me tiens prêt quand il aura besoin de moi», a-t-il prudemment indiqué aux médias lundi.

Les attentes du club et des partisans envers Bernardello sont toutefois assez élevées. Par son parcours professionnel, son âge (27 ans) et son statut de joueur désigné, le nouveau numéro 23 devrait apporter un second souffle à un secteur de jeu qui est à la peine depuis plusieurs matchs. Joueur combatif, il excelle aussi dans la relance. C'est cela qui avait séduit le directeur sportif de l'Impact, Nick De Santis, lors de son voyage en Argentine, en mars. «C'est vrai qu'il y a des équipes qui jouent avec un milieu purement défensif. Lui récupérait beaucoup de ballons grâce à son volume de jeu, mais il avait aussi une qualité de jeu. Il jouait vite et simplement, tout en étant efficace.»

Bernardello devrait également permettre à Marco Schällibaum d'avoir une plus grande flexibilité alors que le 4-3-3 n'a pas débouché sur des résultats très probants sur le plan de l'animation offensive. Si le Suisse revenait au schéma du tout début de saison, l'ancien joueur d'Almería et de Colón serait le candidat parfait pour être seul devant la défense. En Liga, il a aussi joué dans un 4-2-3-1, côtoyant parfois Diego Valeri, des Timbers de Portland.

«Il est très confortable dans un 4-1-4-1 devant la défense, mais il peut aussi jouer dans un 4-2-3-1 ou dans un 4-4-2, confirme De Santis. On sait que dans un tel schéma, les deux milieux doivent avoir beaucoup de volume, car beaucoup d'adversaires jouent avec trois axiaux. Il a aussi ce profil-là.» Le 4-4-2 présente l'avantage d'associer Marco Di Vaio à Daniele Paponi.

Mais peu importe l'organisation que choisira Schällibaum, cette arrivée devrait permettre à Patrice Bernier de retrouver une position qu'il affectionne davantage. En partageant davantage les tâches défensives avec un joueur taillé pour occuper ce rôle, il pourra évoluer un cran plus haut et trouver plus efficacement les attaquants montréalais.

«Cela va aider Patrice, et c'est pour cela que l'on a pris cette décision à cette position, réaffirme De Santis. On a vu dans le dernier mois et demi que l'on a beaucoup souffert en milieu et que c'était trop facile de foncer vers notre défense. Cela va aussi le libérer en lui donnant plus d'espace pour aller vers l'avant.»

Le remède sur coups francs?

Les coups de pied arrêtés n'ont pas été la force montréalaise depuis bien longtemps. L'Impact n'a pas marqué sur coup franc direct en 2013, alors que ses buts sur coup franc indirect et corner découlent davantage d'exploits individuels que d'une quelconque force dans cet aspect du jeu. Bernardello devrait également apporter sa pierre à l'édifice si l'on se fie à ses expériences passées.

«Quand je lui avais demandé dans quel secteur il devait s'améliorer, il m'a répondu les «coups francs», a révélé De Santis. Il a ajouté qu'il tirait la plupart des coups francs en Argentine et en Espagne. J'espère qu'il apportera un peu plus de qualité, car on a besoin d'être meilleurs sur les coups francs.»

Début de réponse dès ce soir?

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Plus le même rapport de force

Comme les choses changent vite dans le milieu du ballon rond. Au moment du tirage au sort de la Ligue des champions, en juin, l'Impact était sur un nuage, alors que les Earthquakes de San Jose filaient tout droit vers une saison ratée.

Or, l'Impact connaît un été particulièrement délicat, tandis que les Californiens se sont récemment ressaisis en remportant leurs trois derniers matchs. Avant un doublé de Chris Wondolowski, le week-end dernier, Steven Lenhart et Alan Gordon ont aussi connu quelques moments intéressants en juin et en juillet. Et comme l'an dernier, les «Goonies» marquent toujours autant (10 buts) dans le dernier quart d'heure des matchs.

«Ils n'abandonnent jamais et se battent jusqu'au coup de sifflet final, a résumé Jeb Brovsky. L'an passé, ils revenaient au score dans le temps additionnel match après match. Même si tu penses que tu vas gagner, tu dois tout de même leur fermer la porte le plus rapidement possible.»

Malgré une avance de deux buts, l'Impact avait été rejoint au score, le 4 mai dernier, en Californie. Marco Schällibaum a tout de même retenu quelques trucs sur son adversaire. «Même s'ils n'étaient pas dans une bonne phase, on a vu une équipe très solide avec de grands joueurs. Elle joue long pour récupérer les deuxièmes ballons. Il faut faire attention, car elle joue beaucoup sur les couloirs avec énormément de centres.»

En plus de San Jose, l'Impact affrontera le club guatémaltèque du CD Heredia dans le groupe 5. Seul le vainqueur du groupe accèdera aux quarts de finale.