En retournant vers le vestiaire, au terme de la victoire montréalaise sur le Sporting de Kansas City (2-1) samedi, Marco Schällibaum a accéléré le pas pour se mettre à la hauteur de Maxim Tissot. Son message? «Il m'a dit de rester serein», révèle le jeune arrière gauche qui venait de faire une entrée en jeu très remarquée, quelques minutes plus tôt.

Avec un score de 1-1, le natif de Hull a driblé un adversaire avant de revenir dans l'axe et de servir Andrew Wenger sur un plateau d'argent, à la 61e minute. «J'ai intercepté une passe et nous sommes immédiatement partis en contre-attaque, se remémore Tissot. J'avançais, j'avançais et aucun n'adversaire n'est venu sur moi. Puis, j'ai attendu que Wenger dévie de sa course pour lui donner le ballon entre deux défenseurs.»

Le joueur de l'Académie s'est montré très à l'aise pour son baptême du feu dans la MLS. Il a bien participé à quelques matchs avec l'équipe de réserve l'an dernier, mais aucun n'égale ceux qu'il disputera en Floride. Et même si une très grande partie du personnel d'entraîneurs connaissent déjà ses qualités («il apporte énormément offensivement, il peut frapper, centrer, tacler», disait l'adjoint Philippe Eullaffroy à La Presse, il y a quelques mois), il doit maintenant convaincre Schällibaum. Outre sa passe décisive, il a marqué des points en contenant le musculaire C.J Sapong, en fin de match, et en multipliant les montées sur le couloir. Une activité qui contrastait, par exemple, avec le peu d'apport offensif des arrières latéraux sous Jesse Marsch, en 2012.

«Je le dis depuis trois semaines que les jeunes sont prêts. Pour Tissot, c'est la confirmation, mais les jeunes, à l'image de toute l'équipe, ont aussi fait du bon travail», résume Schällibaum qui, en Suisse, a lancé la carrière de nombreux espoirs.

S'adapter à la vitesse

Les choses s'accélèrent donc pour le numéro 51, qui connaît un excellent camp d'entraînement. Depuis le 21 janvier, il a surtout appris à s'adapter au niveau supérieur, à celui de la MLS, où tout se déroule plus vite. C'est bien connu, la prise d'information doit être instantanée. «La différence, c'est qu'il faut que tu saches quoi faire avec le ballon avant même de l'avoir reçu. Tu n'as pas beaucoup de temps pour agir», explique-t-il.

Du même souffle, il ajoute que le fait d'être entré dans la dernière demi-heure du match a pu l'avantager contre des adversaires un peu plus émoussés. Il n'empêche que sa prestation a aiguisé la curiosité de nombreux partisans, alors que le poste d'arrière gauche peine à trouver un titulaire stable depuis de nombreuses saisons chez l'Impact.

Malgré cette première réussie, Tissot garde une certaine forme de prudence dans son analyse de la situation. «En général, ce premier match s'est bien passé. J'ai livré une bonne performance contre Kansas City et c'est en continuant à livrer des prestations comme cela que je vais me bâtir une confiance et que les choses vont bien aller.»