À en croire les acteurs et les observateurs de la Ligue 1, l'issue de la saison 2012-2013 ne fait pas l'ombre d'un doute. Avec un été marqué par l'arrivée de très grosses pointures mondiales, le Paris Saint-Germain sera au-dessus du lot durant les 38 journées d'un championnat qui a pris son envol vendredi dernier. Mais la logique sportive suivra-t-elle la logique financière?

Car pendant que ses concurrents historiques ont plutôt tendance à se serrer la ceinture, le PSG a recruté tous azimuts. En échange de 140 millions, l'équipe entraînée par Carlo Ancelotti a allégrement fait ses emplettes en Italie en recrutant l'espoir Marco Verratti, Ezequiel Lavezzi, Thiago Silva et Zlatan Ibrahimovic. Le jeune Lucas Moura, de São Paulo, débarquera au Parc des Princes en janvier seulement.

Plus qu'une évolution, ce mercato est une véritable révolution dans l'effectif parisien, où les places sont désormais très chères. Co-meilleur buteur de la Ligue 1 l'an dernier, Nenê a, par exemple, commencé le premier match de la saison sur le banc des remplaçants. Le capricieux Brésilien devrait même quitter le club parisien avant la fermeture de la fenêtre des transferts, le 4 septembre.

Le constat est donc évident: le PSG possède les plus belles individualités et le groupe le plus fourni de la Ligue 1. Mais cette constellation d'étoiles formera-t-elle rapidement un collectif efficace? Contre Lorient samedi, la défense parisienne a parfois été dépassée par un adversaire qui n'a pourtant rien d'une puissance offensive. Mené 2-0, le PSG a réagi dans la dernière demi-heure grâce à un Ibrahimovic au-dessus du lot. Une situation qui risque de se reproduire souvent cette saison...

La saison dernière, les millions du propriétaire qatari n'ont pas suffi devant les moyens pourtant plus modestes du «roi des poubelles» montpelliérain, Louis Nicollin. Le champion de France, avec un budget en hausse de 30 millions, est parvenu à garder son noyau de joueurs à une exception près. Olivier Giroud, auteur de 21 buts, n'a pas résisté aux sirènes d'Arsenal pendant que Montpellier trouvait son remplaçant en première division chilienne sous les traits d'Emmanuel Herrera. La mission s'annonce donc difficile pour le club sudiste, qui ne bénéficie plus de l'effet de surprise.

Alors, qui peut stopper le PSG? Tous les chemins mènent à Lille, qui nourrit de fortes ambitions pour sa première saison dans sa nouvelle enceinte de 50 000 places. Troisièmes au classement l'an dernier, les Lillois devront néanmoins composer sans le talentueux Eden Hazard, parti en Premier League. Puisque son surnom est le «Barça du Nord», Lille propose tout naturellement une réponse collective au départ du Belge. En terme de recrutement, les «Dogues» ont misé sur Salomon Kalou, un ancien de Chelsea, et sur Marvin Martin, le meilleur passeur en 2010-2011. Avec un principe de jeu bien défini et ces deux ajouts, Lille est donc un beau remplacement dans la course au titre.

Les Olympiques dans l'attente

Autant l'Olympique Lyonnais que l'Olympique de Marseille ont vécu un mercato très tranquille marqué du sceau de la contrainte financière. L'entraîneur lyonnais Rémi Garde avait confié à La Presse que la construction prochaine du nouveau stade «engendrait un certain nombre de contraintes au niveau sportif». Lyon a enregistré sa première arrivée en début de semaine seulement, mais devrait passer la vitesse supérieure dans les prochaines semaines.

Comme Lyon, Marseille - mené par son nouvel entraîneur Élie Baup - va devoir vendre ses meilleurs éléments avant de songer à faire du recrutement. André Ayew et Loïc Rémy seraient les plus susceptibles de quitter le soleil méditerranéen.