Le sélectionneur allemand Joachim Löw estime que son équipe est dans les temps pour sa préparation à l'Euro-2012, mais il sait que des points importants restent à régler avant son entrée en lice, le samedi 9 juin contre Portugal.

Après la victoire 2-0 face à Israël, jeudi à Leipzig, le sentiment du devoir accompli, fut-ce laborieusement, dominait dans le camp allemand.

Mais un perfectionniste comme Löw ne saurait s'en satisfaire. «Pour le moment je ne suis ni complètement satisfait, ni inquiet après la préparation», a-t-il déclaré en fin de match.

Löw a insisté sur la marge de progression existante dans tous les secteurs avant d'affronter les Portugais: «Il faudra travailler de façon très intense et très concentrée la semaine prochaine. Il nous reste une semaine de travail, à nous d'en tirer le maximum».

Premier enseignement, le sélectionneur n'a pas réussi à relancer la «bataille pour la concurrence» qu'il espérait au sein de son effectif.

Les deux matches de préparation à l'Euro, et plus globalement les sorties de l'Allemagne depuis la fin des qualifications, ont confirmé sa très grande dépendance envers un noyau dur de 12-13 joueurs.

Le nul de Kiev en novembre (3-3) face à l'Ukraine, avec une mise en place très expérimentale en 3-5-2, ou le naufrage de Bâle (3-5) contre la Suisse, ont crûment mis en lumière les limites de la «réserve», même pétrie de talents comme Mario Götze ou Marco Reus.

Ce constat est particulièrement flagrant en défense. S'il existe une incertitude entre Mats Hummels et Per Mertesacker pour compléter la charnière centrale avec Holger Badstuber, elle est uniquement due au manque de rythme affiché par le géant d'Arsenal, récemment revenu d'une longue blessure.

Özil moins tranchant

Löw entend en tout cas inculquer «une petite dose d'agressivité» supplémentaire à cette ligne déjà montrée du doigt comme talon d'Achille de la Mannschaft.

À l'autre bout du terrain, l'attaque devra elle aussi travailler. «Dans l'ensemble, on doit encore monter d'un cran et se montrer plus réaliste», a souligné Löw.

Contre Israël, l'Allemagne a laissé filer au moins cinq occasions très nettes, un travers probablement rédhibitoire à l'Euro.

Quant au milieu, c'est peu dire que la Mannschaft se languit de Bastian Schweinsteiger, absent depuis le match qualificatif contre la Turquie le 7 octobre.

Touché à un mollet lors de la finale de la Ligue des champions perdue face à Chelsea, "Schweini" est sur le chemin du retour et devrait être prêt pour affronter le Portugal.

Mais l'Allemagne regarde aussi du côté de Mesut Özil, bien moins tranchant depuis l'hiver dernier. Il continue à faire tout très proprement, mais il pèse moins sur le jeu, est moins décisif.

Sous ses allures d'évidence, la phrase de Philip Lahm résume bien le défi de la Mannschaft si elle veut retrouver son statut de co-favorite de l'Euro: «Nous avons un énorme potentiel. Il faut juste qu'on arrive à le montrer».