Depuis le début de l'année civile 2011, Robin van Persie fait partie du club exclusif des joueurs qui parviennent à maintenir un rythme d'un but par match en championnat. Avec un total de 28 buts en 27 rencontres, l'attaquant d'Arsenal n'est devancé que par Cristiano Ronaldo (Real Madrid) et Mario Gomez (Bayern Munich) dans les cinq grandes ligues européennes. Il devance même Lionel Messi (FC Barcelone) d'une unité.

En s'offrant un triplé dans la victoire de 5 à 3 à Chelsea, samedi, le Néerlandais a également pris la tête du classement des meilleurs buteurs de la Premier League. Alors que le mois de novembre débute à peine, il n'est plus qu'à huit buts de battre son record personnel, établi la saison dernière.

Van Persie a atteint ce rythme malgré le départ de Samir Nasri et de Cesc Fabregas qui, durant ses 4 dernières saisons à Londres, a réalisé plus de 50 passes décisives en championnat. Surtout, il a atteint cet apogée tout en n'étant pas, à la base, un véritable attaquant axial.

Ailier de formation, Van Persie a évolué sur le côté gauche au début de sa carrière, disputé sous les couleurs du Feyenoord Rotterdam. Recruté par Arsène Wenger en 2004 à l'âge de 21 ans, il a majoritairement évolué dans une formation avec deux attaquants au cours de ses premières saisons londoniennes.

Vision et technique

Après le départ de Thierry Henry, à l'été 2007, il a ainsi été associé à Emmanuel Adebayor, Nicklas Bendtner et Eduardo. Chaque fois, il occupait le rôle de second attaquant grâce à sa vision du jeu et son excellente technique.

«J'ai décidé de le replacer dans l'axe parce que ce n'est pas un joueur qui a les caractéristiques physiques de l'ailier, a encore répété Wenger sur les ondes d'Eurosport la semaine dernière. Les gens qui ont une technique exceptionnelle, on les met dans l'axe.»

Son positionnement a de nouveau changé lorsque Wenger a définitivement opté pour un schéma tactique avec une seule pointe au début de la saison 2009-2010. Avec le départ d'Emmanuel Adebayor et Cesc Fabregas en soutien, Van Persie a alors connu un début de saison prolifique. Ainsi, entre le 12 septembre et le 31 octobre 2009, il a inscrit 8 buts en 9 matchs. Malgré une blessure - une récurrence dans sa carrière - qui l'a ensuite éloigné cinq fois des terrains, la transition a été rapidement réussie. Mais est-elle définitive?

En dépit de statistiques élogieuses, les voix souhaitant un retour du Néerlandais dans son ancien rôle s'élèvent encore et toujours. La dernière en date a été celle de l'ex-Gunner Dennis Bergkamp qui a récemment préconisé l'arrivée d'un buteur naturel et une utilisation de Van Persie similaire à la sienne. Évoluant en retrait de Thierry Henry, Bergkamp avait fait les beaux jours du club, notamment au début des années 2000 et lors du sacre de 2003-2004.

Machine à rumeurs

Tout en rappelant la polyvalence de son joueur, Wenger a alors brandi les bons chiffres de Van Persie en guise de réponse. Il faut dire qu'il ne possède actuellement pas de grands attaquants capables de délester le Néerlandais. Chu-young Park ne possède aucune expérience de la Premier League et Marouane Chamakh a sombré dans un anonymat relatif après de bons débuts, l'an dernier. À moins que Theo Walcott ne soit enfin prêt à quitter son aile droite pour occuper ce rôle?

Alors que son contrat se termine en juin 2013, Van Persie ne semble pas presser de prolonger son bail à l'Emirates Stadium. Cette situation a rapidement contribué à l'emballement d'une machine à rumeurs bien alimentée par les médias britanniques. Et s'il quittait malgré tout Arsenal l'été prochain? Les candidats ne manqueraient pas. En raison de sa situation financière, Manchester City est évoqué tout comme le Bayern Munich, qui souhaiterait l'associer à Gomez.