(Pékin) Le président du Comité international olympique (CIO) Thomas Bach a rencontré samedi à Pékin le premier ministre Li Qiang, les deux hommes exprimant notamment leur opposition à la « politisation du sport », selon un média officiel.

« La Chine n’aura de cesse de propager l’esprit olympique », a promis Li Qiang à Thomas Bach, selon des propos rapportés par la télévision publique chinoise CCTV.

« Nous sommes disposés à travailler avec le CIO pour nous opposer à la politisation du sport et apporter de nouvelles et plus grandes contributions au mouvement olympique », a-t-il poursuivi.

« Le CIO est prêt à défendre l’esprit olympique, à résister à la politisation du sport et à promouvoir la compréhension mutuelle et la solidarité entre les êtres humains », lui a répondu Thomas Bach, toujours selon CCTV.

Il s’agit de la position traditionnelle du CIO.

Après les JO d’été en 2008, la capitale chinoise a organisé en février 2022 les Jeux d’hiver, marqués par de nombreuses critiques occidentales, notamment concernant le traitement des Ouïghours et de l’ex-joueuse de tennis chinoise Peng Shuai.  

Pékin avait alors dénoncé une volonté de « politiser » la compétition.

La Charte olympique, qui codifie les principes de l’olympisme, s’oppose à toute « sorte de démonstration ou de propagande politique » sur un site olympique et appelle à la « neutralité politique » du mouvement.

Avant les JO-2022, la Chine avait été critiquée pour son traitement des Ouïghours dans le Xinjiang (nord-ouest), région longtemps frappée par des attentats sanglants attribués à des séparatistes et islamistes issus de cette minorité musulmane.

Au nom de l’antiterrorisme, Pékin y impose un contrôle accru de la population. Il s’est soldé selon certaines études occidentales par des internements massifs.

Quelques mois avant les Jeux, l’ex-joueuse de tennis Peng Shuai s’était retrouvée au cœur d’une affaire mondiale après avoir décrit sur l’internet sa relation sentimentale toxique avec un ancien haut dirigeant communiste qu’elle accusait de lui avoir imposé un rapport sexuel.

La WTA, qui chapeaute le tennis féminin, avait alors annoncé fin 2021 la suspension — levée en avril 2023 — de ses tournois en Chine, Pékin dénonçant à l’époque une nouvelle « politisation du sport ».

En ce qui concerne Peng Shuai, un temps silencieuse, elle avait ensuite refait des apparitions publiques, notamment lors des JO d’hiver où elle avait rencontré Thomas Bach.

Ce dernier se rendra ces prochains jours à Hangzhou (dans l’est du pays) et Shanghai, selon l’agence de presse officielle Chine nouvelle.