(Victoria) Dans la foulée de l’annonce que la Colombie-Britannique n’appuyait pas une candidature autochtone pour les Jeux olympiques de 2030, il n’y aura plus de démarches en vue de cette Olympiade, a annoncé jeudi soir la cheffe Jen Thomas, de la nation Tsleil-Waututh.

Plus tôt jeudi, le gouvernement provincial a annoncé qu’il ne soutiendrait pas une candidature autochtone en vue des JO de 2030.

La ministre du Tourisme, des Arts, de la Culture et du Sport, Lisa Beare, a expliqué jeudi que les Jeux entraînent des milliards de dollars de coûts directs et que leur organisation pourrait compromettre la capacité du gouvernement à faire face aux pressions auxquelles sont confrontés les citoyens.

« En fin de compte, nous avons pris la décision de ne pas soutenir la candidature de 2030 pour le moment », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse à l’Assemblée législative de la Colombie-Britannique.

« La soumission actuelle a un coût estimé à 1,2 milliard de dollars et un milliard de dollars de risque supplémentaire, et lorsque nous avons mesuré cela par rapport aux priorités de notre gouvernement, nous croyons que nous devons nous concentrer sur les gens. »

Beare a déclaré que le gouvernement doit concentrer ses efforts et ses ressources sur les soins de santé, la sécurité publique et l’investissement dans des initiatives d’accessibilité.

Elle a ajouté que la Colombie-Britannique s’est déjà engagée à organiser les Jeux Invictus en 2025 et à accueillir des matchs de la Coupe du monde de soccer en 2026.

Le groupe qui dirige la candidature a estimé que la tenue des Jeux olympiques de 2030 à Vancouver, Whistler et Sun Peaks coûterait entre 3,5 et 4 milliards de dollars, le financement provenant d’un mélange de sources publiques et privées.

Les nations Lil’wat, Musqueam, Squamish et Tsleil-Waututh ont annoncé le 1er février qu’elles avaient signé un accord avec la ville de Vancouver, la municipalité de villégiature de Whistler, le Comité olympique canadien et le Comité paralympique canadien pour étudier une candidature.

Le Comité olympique canadien a publié une déclaration jeudi disant qu’il prenait le temps de traiter la décision de la province et prévoit y répondre vendredi.

« L’équipe de faisabilité du Comité olympique canadien et du Comité paralympique canadien, travaillant sous la direction des nations Lil’wat, Musqueam, Squamish et Tsleil-Waututh, croit aux forces de ce processus mené par les autochtones pour ramener les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver dans la région », indique le communiqué.

La candidature aux Jeux olympiques de 2030 était la première présentée par un groupe dirigé par des autochtones et plusieurs des parties concernées ont déclaré qu’elle représentait une chance de réconciliation.

La municipalité de villégiature de Whistler a déclaré jeudi qu’elle était déçue que le processus se termine sans « une analyse complète de toutes les parties ».

« Nous avons beaucoup apprécié travailler avec les Lil’wat, les Squamish, les Musqueam et les Tsleil-Waututh sur cet effort inspirant », a déclaré la municipalité dans un communiqué. « Nous restons engagés dans un dialogue constructif et des partenariats mutuellement bénéfiques à l’avenir. »

Il a été décevant d’apprendre la décision de la province, a dit Thomas.

« Nous sommes blessés, a t-elle mentionné. Nous avons le sentiment que nous n’avons pas été respectés. Il est très décourageant de voir que cette décision a été prise sans nous. »

La Colombie-Britannique n’a pas donné aux organisateurs l’occasion de répondre à plusieurs questions, a plaidé Thomas.

« Nous avons fait beaucoup de recherches à propos du budget et des sources de financement. Dans l’esprit du gouvernement, leur engagement financier était plus lourd que ce que nous avions en tête. Il aurait dû y avoir davantage de discussions. »