(Taipei) Les autorités taïwanaises ont annoncé l’ouverture d’une enquête sur une patineuse de vitesse de leur équipe olympique qui pourrait être sanctionnée pour avoir publié une vidéo d’elle portant la combinaison de la Chine lors d’un entraînement peu avant les JO de Pékin.

« Les athlètes de l’équipe nationale […] doivent préserver la dignité et l’honneur de notre pays », a déclaré lundi le premier ministre Su Tseng-chang à la presse, confirmant l’existence d’une enquête sur Huang Yu-ting, porte-drapeau de Taïwan lors des Jeux olympiques de Pékin qui viennent de s’achever.

« Sa conduite était extrêmement inappropriée et ne répondait pas aux attentes du public », a ajouté le premier ministre.

L’athlète a fait scandale fin janvier en publiant une vidéo dans laquelle elle s’entraînait vêtue de la combinaison officielle de l’équipe nationale chinoise. Elle a retiré la vidéo après une avalanche de critiques, expliquant qu’une amie chinoise lui avait donné le vêtement, qu’elle avait porté « par amitié ».

Une petite délégation de quatre sportifs taïwanais a pris part aux JO-2022 à Pékin, sous les couleurs du « Taipei chinois », le nom de Taïwan dans les compétitions internationales, au moment où les relations entre Taïwan et la Chine sont au plus bas depuis des années.

Taïwan et la Chine continentale sont gouvernés séparément depuis la prise du pouvoir par les communistes à Pékin en 1949 et la fuite du gouvernement nationaliste à Taïwan. Le régime communiste chinois considère l’île comme une de ses provinces destinées à revenir dans son giron, au besoin par la force.

Alors que les Jeux olympiques touchaient à leur fin, un responsable taïwanais a déclaré que la patineuse ferait l’objet d’une enquête et recevrait une « sanction appropriée ».

Huang Yu-ting avait déjà suscité des critiques en déclarant dans une entrevue aux médias chinois se sentir « chez elle » à Pékin. « Le sport ne devrait être que du sport. Dans le sport, nous ne distinguons pas les nationalités », avait-elle écrit sur sa page Facebook, qui a depuis disparu.

Les relations de l’île avec Pékin sont glaciales depuis l’arrivée au pouvoir en 2016 de la présidente Tsai Ing-wen, qui estime que l’île est une nation souveraine et ne fait pas partie de la Chine.

Un nombre record d’avions de chasse chinois ont effectué ces derniers mois des incursions dans la zone d’identification de défense aérienne (Adiz) de Taïwan, et l’Armée populaire de libération organise régulièrement des exercices simulant une invasion.