Alors qu’on se demande encore si les Jeux de Tokyo auront enfin lieu cette année, Radio-Canada et RDS sont fin prêts pour ce grand marathon télévisuel. « On ne se demande plus si les Jeux auront lieu, mais comment ils auront lieu », lance le chef de mission olympique de CBC/Radio-Canada, François Messier, très optimiste à moins de 100 jours de l’évènement, même si une majorité de Japonais souhaitent qu’ils soient reportés ou tout simplement annulés.

« La décision de ne pas accepter de spectateurs étrangers dans les stades est venue calmer le jeu. Nous pensons que cette mesure était nécessaire », poursuit M. Messier.

Sur ICI Télé, du 23 juillet au 8 août, on consacrera 22 heures 30 par jour à la programmation olympique, et 23 heures la fin de semaine, interrompues uniquement par Le téléjournal du midi et celui de 18 h. À 22 h, il faudra aller voir du côté d’ICI RDI pour le bulletin de fin de soirée.

Toute l’entreprise ne coûtera pas plus cher que prévu, rassure le diffuseur public. Il est vrai que le report de l’évènement et l’adaptation aux mesures sanitaires strictes ont entraîné des frais supplémentaires. Mais la couverture beaucoup plus modeste, du moins sur place, permettra d’économiser, tout comme une collaboration plus étroite avec les équipes de CBC. Parallèlement, on a préparé les Jeux d’hiver de Pékin, qui arriveront à peine six mois plus tard.

Ainsi, au lieu d’envoyer 250 personnes au Japon, Radio-Canada en enverra 135. Parmi les heureux élus, seuls cinq commentateurs et analystes seront sur place : Michel Chabot, Bruny Surin et Laurent Godbout pour les épreuves de piste en athlétisme, de même que René Pothier et Benoît Huot pour les épreuves de natation. Tous les autres commenteront les compétitions à partir des studios de Montréal, dont les médaillées olympiques Sylvie Fréchette et Émilie Heymans.

Même les quatre chefs d’antenne feront tout à distance.

Depuis un an, on a appris à faire beaucoup d’entrevues virtuelles. On va donc s’assurer de garder un contact très étroit avec les athlètes. On travaille sur des technologies pour rendre ça encore plus vivant dans la présentation.

François Messier, chef de mission olympique de CBC/Radio-Canada

Horaire rodé

Cheffe d’antenne en soirée, le matin au Japon, Marie-José Turcotte en sera à ses 16es Jeux, mais de loin cette fois. Guillaume Dumas, dont j’ai vanté souvent les qualités de descripteur, sera à l’antenne de minuit à 6 h, ce qui correspond au milieu de la journée, un bloc horaire faste en compétitions. Une première comme chef d’antenne pour l’animateur de C’est encore mieux l’après-midi sur ICI Première à Québec.

À sa quatrième présence aux Jeux, Martin Labrosse prend le relais pour la programmation matinale, de 6 h à midi. Si vous ne voulez pas vous réveiller au beau milieu de la nuit pour suivre des compétitions (comme il m’arrive de le faire, je l’avoue), vous pourrez vous reprendre en après-midi, alors que Jacinthe Taillon, ancienne olympienne en natation synchronisée, proposera les meilleurs moments des compétitions de la journée, pendant que dorment les Japonais. Pour les maniaques, l’application mobile permettra de suivre les compétitions en direct dans leur intégralité.

PHOTO FOURNIE PAR RADIO-CANADA

Les chefs d'antenne Martin Labrosse, Jacinthe Taillon, Marie-José Turcotte et Guillaume Dumas

Forcément, les mesures sanitaires strictes nous priveront de moments plus intimes avec les athlètes, qui n’iront à Tokyo que pour leurs compétitions, avant de repartir aussitôt pour limiter le plus possible les contacts. « Nous n’aurons pas le choix de restreindre nos déplacements et nous aurons moins d’accès aux athlètes », prévient Catherine Dupont, première directrice des sports et de la production olympique. Oubliez les coulisses des Jeux et les reportages plus touristiques.

Néanmoins, près d’une douzaine de journalistes se déplaceront sur les lieux des compétitions pour recueillir les impressions des athlètes, dont Diane Sauvé et Roseline Fillion, qui interviewera ses anciennes coéquipières de plongeon. Puisque les familles ne pourront se déplacer là-bas, certaines d’entre elles exprimeront leurs émotions à la caméra, chacune dans leurs régions du Canada.

Mais qu’arrivera-t-il si les Jeux sont annulés à la toute dernière minute ? Jean-Philippe Wauthier sera-t-il appelé en renfort pour tenir l’antenne à Bonsoir bonsoir ! ? Sur ICI Télé, on a effectivement prévu un plan de secours, comme on le fait d’ailleurs toujours pour ce genre d’évènement, mais il ne sera pas rendu public.

RDS en renfort

Pour sa part, RDS, toujours partenaire de diffusion, présentera 420 heures de programmation olympique, en privilégiant les sports d’équipe. Doyen des chefs d’antenne, qui a couvert ses tout premiers Jeux à Montréal en 1976, Claude Mailhot sera présent aux heures de grande écoute, alors qu’Andrée-Anne Barbeau, Michel Lacroix et François-Étienne Corbin se chargeront des autres blocs horaires.

En attendant les Jeux, on nous présentera 13 espoirs de médailles dans la série Le rêve olympique, diffusée dès samedi à 18 h 30 sur ICI Télé. Parmi eux, la planchiste Annie Guglia, la plongeuse Meaghan Benfeito et le judoka Antoine Valois-Fortier. Sachez que Radio-Canada a obtenu les droits de diffusion des Jeux jusqu’en 2024 pour les Jeux d’été de Paris.

Au fait, il faudra bel et bien dire Tokyo 2020, même si on est en 2021. Le Comité international olympique et le comité organisateur ont choisi de conserver l’appellation d’origine. Encore faut-il qu’il y ait des Jeux.