Si vous avez déjà regardé un évènement du circuit LPGA, vous avez sans doute été hypnotisé par la frappe de balle de ces golfeuses exceptionnelles.

Par le passé, Jordan Spieth a vanté les mérites de Nelly Korda, affirmant que la plupart des joueurs sur le circuit PGA Tour étaient jaloux de l’élan de l’Américaine.

Le même genre de constatation émerge du côté canadien. Après une ronde d’entraînement en vue de l’Invitation Grant Thornton, mercredi, Brooke Henderson et Corey Conners se sont adressés à un groupe restreint de journalistes canadiens.

Les deux feront la paire dans le cadre de ce tournoi regroupant 32 duos mixtes au club de golf Tiburon, en Floride.

Cette semaine sera sous le signe du plaisir et de la préparation en vue de la nouvelle saison, bien entendu, mais ce sera aussi l’occasion d’apprendre.

Conners a beau figurer au 34e rang mondial, le vainqueur de deux titres sur le circuit PGA Tour envie énormément sa coéquipière. Après tout, Henderson compte 13 titres de la LPGA, dont 2 majeurs.

« En apprendre plus sur sa routine et sa manière d’aborder une ronde de golf, ça m’intéresse beaucoup », a révélé Conners au sujet de la 12e joueuse mondiale.

« J’espère que je vais pouvoir en tirer quelque chose qui pourra m’aider. Elle a eu énormément de succès sur le circuit LPGA. Je veux la voir travailler pour voir si on fait les choses de la même manière ou si c’est différent. »

PHOTO MURAD SEZER, ARCHIVES REUTERS

Corey Conners

L’Ontarien de 31 ans est l’un des cogneurs les plus réguliers au monde. Sur un tertre de départ, c’est une valeur sûre. Il n’est pas nécessairement le plus puissant, mais son élan est robotique.

Il envie toutefois la touche de plusieurs golfeuses, dont celle de Henderson, reconnue notamment pour sa puissance et la violence avec laquelle elle entre en contact avec la balle. L’athlète de 26 ans a obtenu une distance moyenne de 265,48 verges sur ses coups de départ la saison dernière, ce qui la plaçait au 24e rang du circuit.

Pour sa part, Conners a pris le 92e rang chez les messieurs, avec une moyenne de 300,6 verges par coup de départ.

« Les femmes frappent la balle avec énormément de rythme. Elles sont très constantes entre leur coup de départ et le vert. C’est impressionnant à quel point elles frappent la balle solidement et à quel point leurs touches sont belles autour du vert. Elles font des coups qui semblent faciles alors qu’ils sont beaucoup plus complexes qu’il n’y paraît », a expliqué Conners.

Créativité

En revanche, Henderson se retrouve également dans une position enviable. Conners a terminé 26e lors du dernier Championnat du circuit et il est encore à ce jour le meilleur joueur canadien du monde.

« J’adore regarder mes partenaires de la PGA, a renchéri l’Ontarienne. Lorsqu’ils s’entraînent, lorsqu’ils se préparent. J’essaye toujours d’apprendre et de m’améliorer. »

Et même si Conners a vanté la technique et le tempo de ses collègues féminines, Henderson reste impressionnée par la puissance des golfeurs du PGA Tour.

Ça, et leur créativité. « Leur capacité à attaquer toutes sortes de fanions. Et en fait, le simple fait qu’ils ratent très peu de coups. S’ils sont dans une mauvaise situation, ils peuvent s’en sortir très rapidement. »

Je pense qu’ils frappent plus de coups spectaculaires. Ça rend le jeu plus créatif.

Brooke Henderson

Mais en attendant de voir un Canadien remporter un titre majeur, le développement se passe plutôt bien chez les Canadiennes.

Plusieurs passent par les rangs universitaires pour se développer et la recette semble fonctionner. Savannah Grewal, Monet Chun et Brigitte Thibault sont des exemples récents.

D’ailleurs, Grewal est en voie d’être la prochaine à obtenir son droit de jeu sur la LPGA. L’ascension de l’ancienne étudiante de l’Université Clemson est une preuve, selon Henderson, que le talent canadien est en pleine ascension. « Elle joue très bien dernièrement. On prendrait de nouvelles joueuses sur le circuit chaque semaine. Il y a eu quatre victoires sur le circuit de la PGA par des Canadiens l’année dernière, donc on souhaite que ça arrive pour les filles dans les prochaines années. »

Jouer ensemble

Henderson et Conners n’en seront pas à leur premier rodéo côte à côte. Ils ont joué ensemble pour la première fois il y a 10 ans, dans un autre tournoi mixte. Et ils l’avaient emporté.

« Depuis que l’annonce du tournoi a été faite, je voulais y participer, et avec Brooke plus particulièrement. J’ai une coéquipière très solide », a lancé Conners en regardant sa partenaire.

Les deux athlètes aimeraient d’ailleurs voir la PGA et la LPGA collaborer plus souvent pour organiser davantage de tournois de ce genre.