Graham DeLaet n’est peut-être plus un joueur actif sur le circuit PGA Tour, mais son implication dans le monde du golf ne s’est jamais essoufflée. Il vient d’ailleurs d’être nommé capitaine de l’équipe internationale dans le cadre de la Coupe des Présidents junior.

Il suffit d’ouvrir son téléviseur, de faire défiler les écrans de son journal favori ou d’être présent lors d’un évènement sportif d’envergure dans la grande région de Montréal pour savoir que la Coupe des Présidents s’amènera au Club de golf Royal Montréal en septembre 2024.

Or, peu de férus savent que le volet junior de la compétition sera aussi disputé dans la grande région métropolitaine deux jours plus tôt, les 23 et 24 septembre, au club de golf Laval-sur-le-Lac.

Si Mike Weir a décroché le poste de capitaine pour l’équipe internationale, l’organisation de la Coupe des Présidents a officialisé, la semaine dernière, la nomination de DeLaet à titre de capitaine de l’équipe internationale junior.

Le retraité de 41 ans, originaire de la Saskatchewan, réside maintenant aux États-Unis. Il a disputé 186 tournois sur le circuit PGA Tour avant de prendre sa retraite en juin 2022.

La plus grande réussite de sa carrière demeure toutefois sa tenue à la Coupe des Présidents de 2013, lorsqu’il a battu Jordan Spieth, deux fois plutôt qu’une.

Grâce à cette expérience, DeLaet croit pouvoir être un bon mentor pour ces golfeurs âgés de 12 à 18 ans venus des quatre coins du monde.

Sa priorité, au-delà de la victoire, est de s’assurer de créer des liens entre les golfeurs sélectionnés pour qu’ils puissent rester en contact après la compétition. Il est convaincu que ces jeunes golfeurs de talent se recroiseront chez les professionnels.

« Mon rôle est juste de m’assurer que les jeunes aient du plaisir. Je veux aussi leur donner le sentiment qu’ils peuvent gagner. Nous aurons au moins un joueur canadien au sein de l’équipe, j’espère qu’il y en aura plus. Mais je veux quand même créer une chimie et faire en sorte que ça devienne une semaine mémorable », explique l’homme à la barbe ostentatoire.

D’ailleurs, son ami Tim Clark, ancien capitaine de l’équipe, l’a bien averti : ces jeunes sont renversants. « Il m’a dit que j’allais être impressionné et que la plupart de ces joueurs joueront sur le PGA Tour. Ils sont si bons. »

Un changement de mentalité

Lorsque DeLaet a commencé à frapper ses premières balles, le golf canadien était loin d’être ce qu’il est devenu.

Comme pour bon nombre de ses compatriotes, la saison hivernale était destinée à la pratique du hockey. L’été, on sortait les gants de baseball, les ballons de soccer ou les bâtons de golf.

Avec l’avènement des technologies et la spécialisation précoce des athlètes, les adolescents choisis pour jouer sur les allées lavalloises sont à des années-lumière de DeLaet, dans leur développement, au même âge.

Et ça ne plaît pas nécessairement au principal intéressé.

Ils passent beaucoup de temps très tôt à perfectionner leur jeu, chose que je n’aime pas vraiment… De se spécialiser très tôt dans un seul sport.

Graham DeLaet

En même temps, ça fait peut-être partie de l’ordre des choses. Avec les technologies, comme les Trackman, les simulateurs intérieurs, les leçons sur YouTube et les entraînements à distance sur vidéo, dont il fait mention, les outils sont à la portée des élèves les plus motivés. Et c’est devenu la route à emprunter si les golfeurs veulent marcher dans les traces de leurs idoles.

Et DeLaet n’est pas dupe : le golf ne fait pas exception et pour être parmi les meilleurs, il faut démarrer le plus tôt possible, aussi regrettable que ce soit.

« Quand j’étais plus jeune, mon équipement était rangé et je ne frappais pas de balles pendant six mois. Je jouais au hockey l’hiver. Mais aujourd’hui, on peut être devant un simulateur et travailler ses coups roulés même l’hiver. Il n’y a plus vraiment de saison morte. »

Devant les caméras

D’un autre côté, le golf bénéficie de cette effervescence. « C’est incroyable ! Chaque année sur le PGA Tour, il y a toujours un ou deux joueurs très jeunes qui émergent. Leur jeu est tellement poli. Ils sont très bons, très jeunes », insiste-t-il.

Mais pour atteindre les rangs professionnels et jouer dans les évènements majeurs comme il l’a fait, DeLaet soutient que le talent n’est pas le seul facteur déterminant à entrer dans l’équation.

Il parle de la pression de jouer devant les siens, mais surtout devant le monde entier.

Et il est difficile de trouver une scène plus imposante que la Coupe des Présidents junior.

Ils seront vraiment sous les projecteurs. Il y aura des équipes de télévision, des spectateurs. C’est sans doute la première fois de leur vie qu’ils joueront avec autant de pression sur les épaules. Et l’une des plus grandes qualités d’un bon golfeur est de performer sous pression. Ce sera une bonne occasion de voir quel genre de joueurs ils sont.

Graham DeLaet

Douze joueurs par équipe seront invités à l’évènement selon leur position au classement mondial junior.

DeLaet se sent privilégié et souhaite plus que tout que ces deux jours deviennent une « rampe de lancement » pour ces joueurs.

Comme les participants, il en sera à sa première visite à Laval-sur-le-Lac.

Tout le monde sera en quête de repères. Capitaine et joueurs compris. Tout le monde sera aussi là pour apprendre, d’une certaine manière. Donc tout peut arriver.

Et c’est pourquoi, comme la Coupe des Présidents, cet évènement est immanquable.