Même si Mackenzie Hughes est au Mississippi, son esprit est déjà à Montréal. Près des marais, il pense déjà aux couleurs automnales dans les arbres du Royal Montréal, où se tiendra la prochaine Coupe des Présidents l’an prochain. Et toute sa saison y sera consacrée.

« Mon but est de jouer pour Mike Weir et de faire partie de l’équipe de la Coupe des Présidents. »

C’est ce que Hughes a affirmé lors d’une conférence de presse, mardi après-midi.

Le golfeur canadien tient absolument à faire partie de cette équipe internationale parce qu’elle réunira certains des meilleurs golfeurs au monde. Mais il veut surtout avoir le privilège de jouer sous les ordres de Weir.

Hughes l’a rencontré pour la première fois en 2004, alors qu’il était bénévole à l’Omnium canadien. Selon l'athlète de 32 ans, c’est pendant ce week-end qu’il a souhaité pour la première fois devenir golfeur professionnel.

À cette époque, Weir était un véritable héros, car il avait remporté le Tournoi des Maîtres un an auparavant. « On pourrait boucler la boucle à la Coupe des Présidents », insiste Hughes.

Son envie de côtoyer Weir est telle qu’en juin, il avait suggéré la possibilité d’échanger ses deux victoires sur le circuit PGA Tour contre une place au sein de l’équipe dirigée par le gaucher.

La faille américaine

La fin de semaine dernière, l’équipe européenne a donné une raclée de 16 ½ à 11 ½ à l’équipe américaine, lors de la Coupe Ryder disputée en Italie.

Comme tous les amateurs de golf, Hughes a regardé la compétition. Dans son cas, c’est parce qu’en se taillant un poste au sein de l’équipe internationale, il pourrait se frotter à plusieurs membres de cette équipe américaine l’automne prochain.

Les Américains avaient une équipe fantastique. Lorsqu’ils assemblent une équipe, il n’y a pas vraiment de faiblesse, et je sais que ce sera la même chose à Montréal dans un an.

Mackenzie Hughes

Mais les Américains sont faillibles. Et même s’ils sont plusieurs dans le haut du classement mondial, il est possible de les ébranler dans ce genre de compétition. La domination de l’équipe Europe l’a prouvé.

« Avec la foule qui s’implique et en jouant en équipe, c’est possible d’avoir ce genre de résultat et de battre ces joueurs. […] C’est bon de savoir que ces gars peuvent être battus. »

Mieux finir

En attendant, même s’il parle avec aisance de ses espérances, Hughes doit jouer suffisamment bien au cours de la prochaine saison pour convaincre Weir de faire partie des élus.

Et la nouvelle saison du PGA Tour s’amorcera jeudi, dans le cadre du Championnat Sanderson Farms, à Jackson, au Mississippi, où Hughes avait triomphé l’année dernière. « C’était un départ de rêve », se souvient-il.

Il se présente donc au tournoi avec l’intention de défendre son titre. Et il devra profiter de l’absence de la majorité des gros noms pour se faufiler jusque dans les derniers groupes, dimanche après-midi.

Dans le contexte actuel, une victoire sur le circuit PGA Tour cette saison lui donnerait un billet presque automatique pour se joindre à l’équipe internationale. Toutefois, il devra oublier ses déboires de la dernière saison. À ses 11 derniers tournois, il a été évincé des rondes de la fin de semaine à sept reprises.

Il a même terminé l’année au 51rang de la Coupe FedEx, à un rang de pouvoir poursuivre sa saison dans les séries.

Je suis tombé dans un creux après le Tournoi des Maîtres. Je ne sais pas vraiment pourquoi c’est arrivé.

Mackenzie Hughes

Hughes a notamment rencontré des difficultés à entamer avec aplomb les différents tournois. Ces lacunes sur les coups de départ ont été fatales à plusieurs occasions. C’est toutefois grâce à son jeu court qu’il a pu être compétitif. En fait, plus il se rapproche du trou, plus le Canadien est à l’aise.

Cependant, pour se démarquer à ce niveau, tout est question de constance. « Je pense que j’ai une bonne compréhension de ce que j’ai à faire, dit-il à propos de la nouvelle saison. Malgré ce que j’ai fait dans les six derniers mois, je crois que je ne me suis jamais aussi bien senti. »

Contrairement à d’autres disciplines, la saison morte au golf se compte en jours, et non en mois. C’est pourquoi Hughes doit rebondir rapidement. Et c’est ce qu’il entend faire : « Ça ne me prend pas beaucoup de temps pour faire la transition et revenir dans la bonne direction. »

Et pour lui, la bonne direction est celle pointant vers l’île Bizard. Où il pourra non seulement jouer chez lui, mais aussi réaliser son rêve.